Accueillir les pollinisateurs qui nous rendent service
Un ensemble de pratiques agricoles favorables à la biodiversité.
Pour la production de pommes, comme de nombreuses autres espèces de fruits, légumineuses, ou encore potagères, le travail des pollinisateurs est essentiel.
Au Verger de la Hanère, à Aviré, Renan Maurice et Sabine Rouart mettent en œuvre plusieurs pratiques pour favoriser leur présence dans les vergers de pommiers. Une dizaine de ruches sont installées par des apiculteurs au moment de la floraison, en plus des 3 ruches de l’exploitation. « Les abeilles butinent les pommiers, mais il faut aussi avoir à proximité des plantes mellifères qui vont fournir le nectar indispensable à la production de miel. Les fleurs que nous laissons pousser dans l’inter-rang y contribuent, et aussi les champs à proximité, comme le colza et la féverole », explique Renan Maurice.
Une végétation spontanée
En parallèle, il est nécessaire de proscrire toute intervention qui pourrait nuire aux pollinisateurs pendant la floraison, et créer un environnement qui leur est favorable. « Nous laissons se développer une végétation spontanée entre les rangs le plus tard possible : graminées, trèfles, pissenlits, diverses fleurs. Puis en juin, il nous faut les tondre pour réaliser l’éclaircissage manuel. Les haies fournissent aussi une ressource à différentes périodes de l’année, par exemple les aubépines, merisiers, pruniers sauvages, pour les pollinisateurs sauvages. » Un ensemble de pratiques qui permet, même avec les conditions difficiles de cette année, d’obtenir une bonne fécondation.
Plan biodiversité : 150 M€ pour rémunérer les services rendus par les agriculteurs
Le 4 juillet Diane Simiu, conseillère technique écologie au cabinet du Président de la République et du premier ministre, a annoncé des budgets pour rémunérer “le service rendu à la nature” par les agriculteurs. Quelques 150 M€ seront débloqués via les Agences de l’eau d’ici 2021. Sur l’origine des financements, Nicolas Hulot explique qu’« il y a des priorités sur lesquelles il va lever le pied afin de réorienter » les enveloppes disponibles. Diane Simiu promet que le gouvernement défendra ce type de paiement afin qu’il soit fortement développé dans la nouvelle Pac. « Les haies, les couverts végétaux, la préservation des prairies, la restauration des marres et des zones humides… sont des refuges importants pour la biodiversité. Nous voulons rémunérer les agriculteurs pour ces services rendus à la nature. »