Eau
Authion : les pompages en Loire sous surveillance
Le Comité de suivi des pompages en Loire et dans l’Authion s’est réuni le 24 juillet.
Les pics de consommation d’eau se situent la nuit. C’est ce qu’ont appris les membres du Comité de suivi de l’arrêté d’autorisation des pompages en Loire et dans l’Authion qui se réunissait pour la 4e fois jeudi 24 juillet.
Ce comité est défini règlementairement dans le cadre de l’arrêté temporaire d’autorisation. Il réunit les représentants de la Chambre d’agriculture, des irrigants, de l’administration, du Conseil général ainsi que des associations environnementales et de la Fédération de pêche.
Adapter les consommations
Avec un débit de la Loire autour de 360 m3/s au 24 juillet, le contexte n’était pas tendu. Par contre, les relations restent froides entre les partenaires après leur dernière rencontre au Tribunal administratif en ce début de mois, lors de l’attaque en référé de l’arrêté par l’association Sauvegarde de l’Anjou. Le Comité est aujourd’hui réduit à la stricte application des prescriptions de l’arrêté. Il permet de suivre les débits prélevés dans la Loire, dans l’Authion et fournis par la réserve de Rillé. En place depuis deux ans, ce suivi confirme l’adaptation des consommations aux besoins des cultures. En 2007, les besoins des plantes ont été en grande partie comblés par les pluies, ce qui a induit des consommations en eau très faibles. En 2008 on se rapproche d’une année normale. « Les retards de semis ont entraîné un décalage des besoins qui seront plus importants début août. En l'absence de pluies significatives, l’irrigation va s’étaler durant l’été pour satisfaire les besoins des cultures spécialisées », témoigne Pascal Laizé président de la Commission environnement de la FDSEA. Le suivi des prélèvements de la station de la Vigneraie (réseau d’irrigation de Beaufort, Brion, Jumelles) permet de connaître les consommations instantanées en temps réel. Ainsi, on observe des pics de consommation entre 22 h et 23 h correspondant à la mise en route de l’irrigation pour bon nombre de parcelles. L’arrosage de nuit est donc privilégié par les irrigants.
Un suivi de l’état des sols
Parallèlement au suivi des débits réalisé par l’Entente, la Chambre d’agriculture a mis en œuvre un bilan hydrique accompagné d’un suivi de l’état des sols. « Nous souhaitions mettre en place un suivi propre à la Chambre d’agriculture afin de positionner la situation hydrique des sols année après année et d’anticiper d’éventuelles difficultés », explique Jeannick Cantin, responsable du pôle agronomique de la Chambre d’agriculture. Ce document a pour objectif de comparer la situation hydrique de la Vallée par rapport à une moyenne sur vingt ans. Il est réalisé avec les données sur l’évapotranspiration et la pluviométrie locale ainsi qu’à partir d’un suivi de sondes tensiométriques dans deux exploitations sur deux types de sols (sable et argile). « Après les pluies importantes de mai, les sols se sont saturés en eau mais très rapidement, la réserve a diminué courant juin. Par contre, toutes les réserves de stockage se sont remplies. La réserve du sol, quant à elle, a permis cette année de retarder le démarrage de la campagne d’irrigation », commente Alexandre Chaigneau chargé de mission à la Chambre d’agriculture. L’Authion reste un bassin très sensible sur le dossier irrigation et même dans ce contexte favorable de l’été, tous les paramètres sont suivis dans la transparence et dans les règles pour ne pas compromettre le futur arrêté définitif de pompage tout juste déposé en préfecture et qui sera étudié administrativement dès l’automne.
Sarah Pétiard
FDSEA