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Bon pour le palais et la planète

L’affichage environnemental se développe dans l’alimentaire. Va-t-il modifier la manière dont on perçoit les produits ? Une étude pilotée par l’Esa d’Angers est en cours.

L’étude Casdar Qualenvic cherche à apporter aux producteurs et aux distributeurs de vin des informations objectives sur l’opportunité d’un affichage des impacts environnementaux du vin.
L’étude Casdar Qualenvic cherche à apporter aux producteurs et aux distributeurs de vin des informations objectives sur l’opportunité d’un affichage des impacts environnementaux du vin.
© AA

Lorsqu’on achète un lave-linge, on a pris l’habitude de consulter les informations sur l’impact environnemental de ce nouvel équipement. C’est encore très peu le cas pour un vin d’appellation. Comment le client percevrait l’ajout d’un étiquetage environnemental sur la bouteille ? Une “mauvaise note” environnementale peut-elle changer la perception d’un produit de très haute qualité gustative ?   Toutes ces questions, le projet Casdar Qualenvic, lancé en début d’année (lire-ci-dessous) va tenter d’y répondre. “L’enjeu est double pour certaines filières agricoles:  être meilleur sur un plan environnemental et assurer une qualité et une typicité des produits, notamment dans le cadre des AOC (Appellations d’origine contrôlée)”, explique Frédérique Jourjon, directrice de recherche à l’École supérieure d’agriculture d’Angers. L’objet de ce programme de recherche est de combiner les systèmes d’évaluation de la durabilité et de la qualité.  Le projet doit fournir aux professionnels de deux filières, le vin et le lait, des outils pour piloter les itinéraires techniques au niveau des parcelles et des exploitations, afin d’atteindre ce double objectif.

Analyser le cycle de vie d’un produit
Pour ce faire, les chercheurs travaillent sur l’analyse du cycle de vie (ACV). Cette méthode a l’avantage d’être multicritères et d’être reconnue par une norme internationale (ISO 14 040). “Tous les impacts sur l’environnement, et pas seulement le bilan carbone, sont mesurés, en partant du berceau à la tombe du produit, détaille Frédérique Jourjon. Un travail de titan”. Une équipe de recherche de l’Ésa s’emploie à simplifier l’outil ACV, aujourd’hui “trop compliqué pour  être utilisé par les conseillers en agriculture”. Une telle démarche est coûteuse pour les producteurs.

Des attentes très différentes
En parallèle, le comportement des consommateurs face à un double affichage qualité et environnement, est étudié à la loupe. Une enquête quantitative a déjà été menée, auprès de 1 000 consommateurs. Principal enseignement ? “Les attentes en matière d’affichage environnemental sont très différentes selon le niveau d’implication du consommateur et vis-à-vis du vin et vis-à-vis de l’environnement”, explique Frédérique Jourjon. En caricaturant : “pour les passionnés de vin, l’affichage environnemental n’est pas une priorité. Ils ont confiance dans le produit, ils se concentrent sur les critères de l’accord mets-vins, du cépage, du prix. À l’opposé, les consommateurs  peu intéressés par le vin et attentifs à l’environnement attendent, eux, des informations sur l’étiquette”.
Ces premières conclusions “incitent à la prudence pour la filière”, indique la directrice de recherche. Elles plaident en faveur d’une segmentation de l’offre. L’ACV est, déjà, une clé d’entrée pour certains marchés à l’export, comme le Québec, qui sélectionnent les vins en fonction de leur impact environnemental.  Autre enseignement : “pour qu’il soit utilisé et compris par le consommateur, un label environnemental doit être plutôt sous la forme d’une lettre ou d’une note globale accompagnée d’une note pour chaque critère pris en compte. Il doit aussi être placé sur la contre-étiquette”, conclut l’étude.
Cette étude consommateurs n’est qu’une étape. Des essais qualitatifs vont aussi être menés : au laboratoire Grappe de l’Ésa, des testeurs seront invités à goûter des vins avec et sans appellation environnementale. Des entretiens avec des professionnels du vin (industriels, acheteurs, membres de l’interprofession) sont également prévus.

S.H.

Projet Qualenvic : le vin et les produits laitiers

Le projet Casdar* Qualenvic a démarré en janvier 2013 pour trois ans.Un premier séminaire, centré sur l’analyse du cyle de vie, était organisé à Angers le 17 avril. Le projet est piloté par L’École supérieure d’agriculture d’Angers et rassemble 24 partenaires dont des instituts de recherche, des chambres d’agriculture, des lycées. Qualenvic porte sur deux filières : le vin et le lait. “Elles sont organisées de façon très différentes. Cela est intéressant de regarder comment l’une et l’autre peuvent s’enrichir”, remarque Frédérique Jourjon, directrice de recherche à l’Ésa. En vin, deux régions de production sont impliquées, le Val de Loire et l’Alsace. En lait, il s’agit de la Bretagne et du Massif Central.
Un comité de pilotage inclut notamment l’Adème, l’Inao, le Cniel, Familles rurales… Un comité technique avec des agriculteurs et des viticulteurs est également constitué.
*Compte d'affectation spéciale pour le développement agricole et rural.

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