Bruxelles propose 500 millions d'euros, les Vingt-huit s’interrogent
La Commission européenne a proposé le 7 septembre à Bruxelles, lors du Conseil agricole exceptionnel de l’UE, une enveloppe d’urgence de 500 M €.
Sur fond de manifestations, la Commission propose une enveloppe d’urgence de 500 M €, financée à hauteur de 370 M € par le super-prélèvement laitier 2014/15, dont l’essentiel, soit quelque 400 M €, seront répartis entre tous les États membres de l’UE, selon une clef à finaliser, pour qu’ils apportent un soutien ciblé à leurs producteurs de lait.
Elle n’a pas envisagé, en revanche, un relèvement du prix d’intervention de la poudre de lait, mesure réclamée notamment par la France, mais qui est loin de faire l’unanimité selon la présidence luxembourgeoise de l’UE.
La Commission prévoit également une revalorisation de l’aide au stockage privé de la poudre de lait, l’octroi de telles aides en faveur des fromages et de la viande porcine, ainsi qu’un renforcement de la promotion des produits laitiers et du porc.
Enfin, les États membres seront autorisés à verser à partir du 16 octobre une avance de 70% sur les paiements directs.
Le Copa-Cogeca et la FNSEA trouvent la Commission «loin du compte»
Le principal syndicat européen d'agriculteurs, le Copa-Cogeca, a regretté, le 7 septembre, une proposition « bien loin du compte » de la Commission européenne pour venir en aide aux secteurs en difficulté du lait et du porc. « Il est clair qu'un paquet d'aides de 500 millions d'euros est bien loin du compte pour indemniser les agriculteurs de la perte de leur principal marché à l'exportation, la Russie, qui vaut 5,5 milliards d'euros par an », a déclaré dans un communiqué le secrétaire-général du Copa-Cogeca, Pekka Pesonen. « Les agriculteurs européens paient le prix de la politique internationale. Les prix sont inférieurs aux coûts de production dans de nombreux pays et le revenu des agriculteurs la moitié du niveau moyen », a ajouté M. Pesonen.