DOSSIER LAIT
Comment tirer parti des surfaces en herbe
Les éleveurs du Longeron ont trouvé un équilibre alimentaire et financier entre pâturage, maïs ensilage et cultures de vente.
Sous forme de pâturage ou d’ensilage, les surfaces en herbe sont valorisées au maximum au Gaec Éole, au Longeron. “Parfois, nous avons jusqu’à 200 bêtes à pâturer en même temps au printemps”, notent les associés de ce Gaec lait et viande. “On part du principe que c’est l’aliment que les vaches vont chercher elles-mêmes qui revient le moins cher”, résume Christophe Bretaudeau. Sur 145 hectares de SAU, 95 sont consacrés à l’herbe. Une soixantaine d’hectares pour le troupeau allaitant, le reste pour le troupeau laitier, en prairies naturelles et temporaires.
Les prim’holstein ont accès libre aux pâturages de ray grass et trèfle blanc regroupés autour de la stabulation. Des années de pratique du pâturage tournant permettent aux éleveurs de tirer parti au mieux de cette ressource riche en protéines. “Le pâturage demande de l’organisation si l’on veut être efficace, explique Vincent Bretaudeau. Les surfaces sont séparées en paddocks où les vaches restent entre 5 et 7 jours. Chaque jour, on repousse le fil un peu plus loin. Les animaux ne reviennent sur la surface que 35 jours plus tard, pour permettre une bonne croissance de l’herbe.” L’élevage obtient un rendement de 8 tonnes d’herbe par hectare et par an. “Dans le groupe de progrès, la moyenne est de 4 à 5 tonnes”, note Vincent Bretaudeau. Et quand l’herbe à pâturer vient à manquer, les laitières retrouvent la stabulation avec une ration d’ensilage d’herbe réalisé à partir des prairies de l’année et d’ensilage de maïs.
“Autonomie financière”
Car le Gaec ne mise pas tout sur l’herbe. Les surfaces permettent d’ensiler chaque année une vingtaine d’hectares de maïs. Le rendement, à 15 tonnes de MS/ha, est assuré par l’irrigation à partir d’une réserve de 25 000 m3. “Nous sommes autonomes en fourrages, mais pas complètement en protéines végétales, explique Guillaume Fillaudeau, neveu des deux autres associés et installé il y a trois ans. Nous avons tenté de produire du lupin, sur quelques campagnes, mais sans succès. On obtenait, au mieux, 20 quintaux/ha. On s’est aussi interrogé sur la luzerne, mais on ne voulait pas augmenter le temps de travail et les charges de mécanisation”. Les trois associés ne recherchent pas “l’autonomie alimentaire à tout prix”, mais plutôt “l’autonomie financière”. L’achat de protéines, un tiers de tourteau de soja importé et deux tiers de tourteau de colza français, est financé par la vente de blé (une vingtaine d’hectares). “Et comme tous les prix ont grimpé, la hausse des protéines a, jusqu’ici, peu d’impact pour notre exploitation”, expliquent-ils.
S.H.
Repères
145 hectares
60 vaches laitières
60 vaches allaitantes
Quota de 430 000 litres de lait
Production : 8 000 litres
TB 42,4. TP 33,7.
Au sommaire de l'Anjou agricole du 26 octobre, dans le "Dossier spécial Lait" :
-Impacts de la hausse du prix des concentrés sur Le Coût alimentaire
Avec des achats des concentrés aux prix actuels, l’impact pour un élevage peut atteindre les 20 à 35 €/1 000 litres, soit + 25 à 40 % sur son coût alimentaire.
- Adapter la ration hivernale des vaches laitières
Depuis le début de l’année 2012, on observe une forte envolée des cotations des matières premières agricoles.
- Impacts de l'introduction de la luzerne
L’augmentation du prix des aliments renforce l’intérêt de la luzerne.
- De la luzerne pour enrichir la ration
En maîtrisant bien la culture de la luzerne, l’EARL de Beauchêne a accru son autonomie protéique.
- récolte de la luzerne en foin : un compromis entre vitesse de séchage et pertes en cours de récolte
Fourrage > Le foin de luzerne est incorporé dans les rations vaches laitières à dominante maïs ensilage pour sa teneur en protéines et sa richesse en fibres.