Intempéries
Des cultures détruites par la grêle
Les orages de grêle du week-end dernier n'ont pas épargné le sud-est du Saumurois. Vignes, cultures maraîchères, céréales... Beaucoup de productions ont été “hâchées” en 15 minutes...
Les orages de grêle du week-end dernier n'ont pas épargné le sud-est du Saumurois. Vignes, cultures maraîchères, céréales... Beaucoup de productions ont été “hâchées” en 15 minutes...
Samedi 4 juin, Météo France avait placé le département du Maine-et-Loire en vigilance jaune aux orages. Rien ne préparait les agriculteurs du Saumurois à subir un orage d’une telle ampleur. Il a débuté à 14 h. Et la grêle est tombée de manière très localisée : principalement autour d’Antoigné, d’Epieds, de Fontevraud-l’Abbaye et de Montsoreau. En 15 minutes, elle a causé des dégâts colossaux pour certains agriculteurs. « Je n’avais jamais vu ça, souligne Ludovic Roy, agriculteur à Epieds. Au moment le plus fort, les grêlons faisaient la taille de balles de ping-pong. »
Des céréales déchiquetées
Sur 131 ha, l’agriculteur cultive de la vigne et des céréales sur 3 communes différentes : Brézé, Epieds et Saix (86). « La grande majorité a été touchée par la grêle, sauf quelques hectares à Brézé... » Et l’agriculteur en tire un constat amer : « les orges de printemps n’ont plus d’épis, les colzas de 2 m de haut ne font plus que 50 cm, les maïs au stade 10 feuilles ont été déchiquetés... » Les orges devaient être récoltées dans 15 jours. Le colza et le blé dans 3 semaines. Aujourd’hui, il ne reste plus rien. « On espère que le maïs va repartir », note l’agriculteur installé depuis 25 ans qui n’avait jamais vu un tel phénomène. 12 ha de luzerne porte-graine ont aussi été touchés. « Le brin principal a été coupé en 2. Je vais tout faucher en espérant avoir de la graine plus tard... » L’agriculteur espère que sa commune sera reconnue en l’état de catastrophe naturelle par la préfecture.
Le vignoble impacté
Quant aux vignes, 12,5 ha ont subi la grêle sur 13,5 ha que compte son exploitation. Pourtant le millésime s’annonçait prometteur. « On avait réussi à protéger le vignoble du gel. Et les contre bourgeons avaient refait des raisins dans les parcelles qui avaient un peu gelé... » L’orage a détruit tout espoir. « Il reste encore quelques feuilles. Quelques fruits restent accrochés. Mais ils risquent de nécroser ou de sécher... Au final, il restera 1/4 de la récolte mais dans quel état ? », soupire l’agriculteur d’Epieds. L’exploitant a souscrit une assurance multi-risque aléas climatiques uniquement pour son vignoble et compte bien être indemnisé.
A Montsoreau, le vignoble de 12 hectares de Sébastien Gallé est aussi lourdement endommagé. « A certains endroits, il ne reste plus rien. Même l’écorce a été impactée par la grêle », explique le vigneron qui estime que 75 % de la récolte finale a été détruite. Les dégâts auront aussi des conséquences sur la prochaine vendange. « La vigne est massacrée. Il faudra du temps pour qu’elle se remette en état. L’année prochaine, on n’aura qu’une demi-récolte. »
Ses céréales n’ont pas non plus été épargnées : les épis de blé et les têtes de tournesol ont été coupés. Difficile d’estimer la perte de rendements : « le tournesol avait souffert du manque d’eau, il ne reste plus grand chose... »
C’est la première fois que l’agriculteur subit de tels dégâts à cause de la grêle : « d’habitude, la Loire nous protège des passages de grêle... »
A Epieds, les jeunes maraîchers Mélissa et Romain Ripoche ont aussi vu tout le fruit de leur travail disparaître en 15 minutes : tomates, poivrons, aubergines, courgettes, cucurbitacées, melons, pastèques, artichauts, blettes... « Tout a été haché menu... », constate Mélissa Ripoche du “Potager où tout vient bien”. « Sur les 2,5 ha de production, 1 ha a été détruit par la grêle. » Pour autant, pas question de baisser les bras. Le jeune couple qui commercialise toute sa production en vente directe entend bien maintenir ses marchés. « Nous faisons le tour des producteurs locaux pour leur acheter de la marchandise et pouvoir la revendre en attendant de remettre en production la parcelle détruite. » Heureusement, l’exploitation peut encore vendre quelques légumes et des petits fruits qui sont sur une autre parcelle, quant à elle épargnée.