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Du bureau parisien au chai angevin
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Rencontre avec François Plumejeau, viticulteur à Brissac-Quincé, lauréat du Prix régional à l’installation organisé par Jeunes agriculteurs Pays de la Loire. Il recevra son prix le 11 février.
François Plumejeau et sa femme Sheilla ont repris le Domaine
de la Gonorderie après plusieurs expériences professionnelles en France et à l’étranger.
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de la Gonorderie après plusieurs expériences professionnelles en France et à l’étranger.
Le parcours du lauréat 2013 du Prix régional à l’installation est plutôt atypique. Cet Angevin, dont les parents ne sont ni agriculteurs ni viticulteurs, a commencé sa carrière comme contrôleur de gestion dans une entreprise parisienne. Avec, en tête, le projet de devenir, un jour, viticulteur en Anjou. “Je ne me voyais pas passer ma vie dans les bureaux, explique-t-il. J’avais envie de travailler en lien avec la nature. Et ce qui me passionne en viticulture, c’est de pouvoir réaliser un produit fini, le travailler depuis la plantation jusqu’à la bouteille.” En mai 2011, il a repris, à 34 ans, le Domaine de la Gonorderie, à Brissac-Quincé. Il est installé en EARL avec sa femme Sheilla, titulaire, elle, d’un master en commerce international.
Avant de poser ses valises à Brissac, le viticulteur a cumulé les expériences. Il s’est formé via le Master international Vintage de l’École supérieure d’agriculture d’Angers, qui se déroule en France, en Espagne et en Italie, durant deux ans. L’occasion de visiter un grand nombre de vignobles. Il a enchaîné par un séjour de six mois en Australie pour réaliser son mémoire de master. Le projet d’installation a été préparé à deux, souligne-t-il : “Sheilla m’a suivi dans tous ces déplacements”. Il a travaillé comme maître de chai, dans un cru classé Sauternes, en Bordelais. Une première expérience déterminante pour la suite de sa carrière. “J’ai beaucoup appris professionnellement. J’ai eu la chance de travailler avec un des meilleurs œnologues de France, Denis Dubourdieu”, explique François Plumejeau.
Un montage financier original
Plusieurs années ont été nécessaires pour trouver l’exploitation qui leur convienne. Il a fallu “faire preuve de patience et de motivation”. Pour se rapprocher de l’Anjou, François et sa femme ont démissionné de leurs postes respectifs en Bordelais. Il est venu travailler aux Caves de la Loire. Le Domaine de la Gonorderie répondait à leurs attentes. Une exploitation bien équipée, avec des vignes récemment replantées, “une structure financière qui permettait de supporter l’investissement”. Le couple a acheté les bâtiments, le matériel, la maison d’habitation. Ils ont aussi acquis une partie des terres, 20 hectares sur les 30 hectares du domaine, grâce à un montage financier particulier : “Nous avons fait un groupement foncier viticole, auquel participent 35 associés, expliquent les viticulteurs. En moins de deux mois, nous avons réussi à trouver plus de 200 000 euros pour acheter ces terres”. Les parts sociales sont de 1 000 euros. “Des amis, des proches, de tout l’Ouest de la France et quelques uns aussi du continent américain ou d’ailleurs se sont engagés pour nous aider, investir dans un vignoble, explique François Plumejeau. En échange, ils reçoivent des dividendes sous forme de vin. Et pour nous, ils sont des relais, des ambassadeurs pour développer notre clientèle”. Pour réaliser ce montage financier, le couple a bénéficié du soutien du conseiller de gestion. Un appui apprécié.
Vente directe et export
Une des clés de la réussite est aussi la relation de la confiance que le couple a su tisser avec le cédant. Ce dernier est aujourd’hui salarié de l’exploitation et gère la partie vigne. “Sa connaissance des parcelles nous a beaucoup apporté”. L’ambition de François et Sheilla Plumejeau est d’inverser la tendance en matière de commercialisation : “l’objectif à cinq ans, c’est de passer de deux tiers commercialisés en négoce et un tiers en vente directe, à deux tiers en vente directe.” Et, grâce aux compétences de Sheilla, faire connaître les vins à l’export, États-Unis, Brésil, en particulier, et en Allemagne et Angleterre. Des vins de Brissac partent déjà en Australie. Et le Liger d’or obtenu pour l’anjou rouge 2011 constitue un atout de plus.
Avant de poser ses valises à Brissac, le viticulteur a cumulé les expériences. Il s’est formé via le Master international Vintage de l’École supérieure d’agriculture d’Angers, qui se déroule en France, en Espagne et en Italie, durant deux ans. L’occasion de visiter un grand nombre de vignobles. Il a enchaîné par un séjour de six mois en Australie pour réaliser son mémoire de master. Le projet d’installation a été préparé à deux, souligne-t-il : “Sheilla m’a suivi dans tous ces déplacements”. Il a travaillé comme maître de chai, dans un cru classé Sauternes, en Bordelais. Une première expérience déterminante pour la suite de sa carrière. “J’ai beaucoup appris professionnellement. J’ai eu la chance de travailler avec un des meilleurs œnologues de France, Denis Dubourdieu”, explique François Plumejeau.
Un montage financier original
Plusieurs années ont été nécessaires pour trouver l’exploitation qui leur convienne. Il a fallu “faire preuve de patience et de motivation”. Pour se rapprocher de l’Anjou, François et sa femme ont démissionné de leurs postes respectifs en Bordelais. Il est venu travailler aux Caves de la Loire. Le Domaine de la Gonorderie répondait à leurs attentes. Une exploitation bien équipée, avec des vignes récemment replantées, “une structure financière qui permettait de supporter l’investissement”. Le couple a acheté les bâtiments, le matériel, la maison d’habitation. Ils ont aussi acquis une partie des terres, 20 hectares sur les 30 hectares du domaine, grâce à un montage financier particulier : “Nous avons fait un groupement foncier viticole, auquel participent 35 associés, expliquent les viticulteurs. En moins de deux mois, nous avons réussi à trouver plus de 200 000 euros pour acheter ces terres”. Les parts sociales sont de 1 000 euros. “Des amis, des proches, de tout l’Ouest de la France et quelques uns aussi du continent américain ou d’ailleurs se sont engagés pour nous aider, investir dans un vignoble, explique François Plumejeau. En échange, ils reçoivent des dividendes sous forme de vin. Et pour nous, ils sont des relais, des ambassadeurs pour développer notre clientèle”. Pour réaliser ce montage financier, le couple a bénéficié du soutien du conseiller de gestion. Un appui apprécié.
Vente directe et export
Une des clés de la réussite est aussi la relation de la confiance que le couple a su tisser avec le cédant. Ce dernier est aujourd’hui salarié de l’exploitation et gère la partie vigne. “Sa connaissance des parcelles nous a beaucoup apporté”. L’ambition de François et Sheilla Plumejeau est d’inverser la tendance en matière de commercialisation : “l’objectif à cinq ans, c’est de passer de deux tiers commercialisés en négoce et un tiers en vente directe, à deux tiers en vente directe.” Et, grâce aux compétences de Sheilla, faire connaître les vins à l’export, États-Unis, Brésil, en particulier, et en Allemagne et Angleterre. Des vins de Brissac partent déjà en Australie. Et le Liger d’or obtenu pour l’anjou rouge 2011 constitue un atout de plus.