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Elevage porcin : les scénarios de l’autosuffisance en protéines

Mardi 18 juin, à Montreuil-sur-Loir, les Chambres d’agriculture Pays-de-la-Loire et Bretagne ont dressé un premier bilan du volet filière porcine du projet Terunic, consacré à l’amélioration de l’autonomie protéique des élevages.

© AA

2,7 millions de tonnes. C’est la quantité de tourteaux de soja qui parcourent chaque année plus de 10 000 km, pour nourrir les animaux des élevages ligériens et bretons.
Alors que le souhait des agriculteurs de voir diminuer leur dépendance à l’égard du soja d’importation n’a jamais été aussi fort, comment améliorer l’autonomie protéique des élevages, en monogastrique comme en ruminant ? Tel est l’enjeu du projet Terunic, dont les premiers résultats ont fait l’objet d’une restitution mardi 18 juin à la ferme expérimentale des Trinottières, à Montreuil-sur-Loir (49).

Terunic a été lancé en janvier 2016 par les Chambres d’agriculture des Pays-de-la-Loire et de Bretagne. Le projet s’appuie sur un outil de diagnostic baptisé Devautop. Celui-ci permet d’estimer l’autosuffisance en protéines, en calculant la différence entre la matière azotée totale (MAT) consommée sur l’exploitation, et les volumes achetés à l’extérieur - en région, hors région et hors France. Le produit de la soustraction équivaut à la masse de fourrages et concentrés autoconsommés. « L’idée, c’est de permettre aux éleveurs d’évaluer leur progression au fil des campagnes, mais aussi de se situer par rapport aux performances » des collègues, expose Florence Maupertuis, chargée de mission production porcine à la Chambre d’agriculture des Pays-de-la-Loire.


Illustration avec les résultats obtenus dans 20 élevages de porcs, moitié en Pays-de-la-Loire, moitié en Bretagne. Seize produisent en conventionnel, quatre en bio. Les tailles d’ateliers et les SAU sont variables, de 10 à 200 ha. En vue d’atténuer les disparités, « nous avons établi 3 classes de lien au sol, développe Catherine Calvar de la Chambre d’agriculture de Bretagne : faible (moins de 0,35 ha SAU / truie), moyen (entre 0,35 et 0,60 ha SAU / truie), fort (plus de 0,60 ha SAU / truie) ». La dernière ne concernant qu’une petite minorité des fermes participantes, mais 3 bio sur 4.


Deux diagnostics, en 2015 puis en 2017
Un 1er diagnostic protéique a été conduit à partir des données 2015, et un 2nd à partir des données 2017. Entre les deux, l’autonomie protéique est passée de 24 à
26 % sur les 16 exploitations conventionnelles. Le gain frôle toutefois les 10 points
(41 %) dans la classe où le lien au sol est le plus fort. Avec des surfaces stables. « En 2017, les rendements et la teneur en protéines de la MAT autoproduite ont été excellents », rappelle Catherine Calvar. Du côté des producteurs bio, en relation directe avec les aléas climatiques de 2017, l’indépendance en protéines a chuté de 54 à 35 %. Autre enseignement positif, en conventionnel le ratio MAT locale* / MAT consommée par l’entreprise a légèrement augmenté - de 57 à 60 %.
Utiliser des coproduits locaux, préférer les achats de proximité : entre 2015 et 2017, ce levier d’amélioration a été actionné chez 31 % des éleveurs conventionnels mobilisés par le projet Terunic. Tandis qu’un quart ont choisi de remplacer le soja par d’autres tourteaux. Surtout, 69 % d’entre eux privilégient la réduction de la teneur en protéines des aliments, via les acides aminés ou le passage à une alimentation multiphases.


Vincent Faure


* MAT locale = MAT autoproduite + MAT achetée en région

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