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Expansion de la bio : gare aux effets pervers

Étudiants et enseignants étaient nombreux, mardi 10 décembre, pour la 5ème édition du grand débat organisé par la Chambre d’agriculture des Pays-de-la-Loire.

Éric Dupraz, économiste à l’Inra.
Éric Dupraz, économiste à l’Inra.
© AA

Produire en bio, est-ce toujours bon pour le climat ? Experts et agriculteurs ont débattu sur ce thème, mardi 10 décembre, au Crédit agricole Anjou Maine d’Angers. Ce grand débat organisé par la Chambre d’agriculture des Pays-de-la-Loire était destiné aux enseignants, formateurs et étudiants. « En Europe, l’agriculture biologique produit moins de gaz à effet de serre et séquestre davantage de carbone par hectare que l’agriculture conventionnelle », rappelle Éric Dupraz, économiste à l’Inra.

Plus de carbone stockéLes apports de carbone sont plus élevés, entre autres, grâce à la fertilisation organique, les successions de cultures différentes avec une présence plus forte des prairies par exemple. Autre atout de l’agriculture bio, comme elle n’utilise pas d’engrais azotés de synthèse, elle émet moins de N2O par unité de surface que l’agriculture conventionnelle.Mais de nouvelles questions se posent face au développement de la bio. Comme l’agriculture bio demande plus de fertilisants organiques, Éric Dupraz se questionne sur la ressource en fertilisants organiques mobilisable. En cas de fort développement de la bio, sera-t-elle suffisante ? Autre constat : « les rendements sont plus faibles en agriculture bio, de l’ordre de 20 % », explique le chercheur de l’Inra. « Les moindres rendements observés en bio ne risquent-ils pas d’encourager une augmentation de la production ailleurs, par intensification ou accroissement des surfaces agricoles dans d’autres endroits du Monde ? », interroge Éric Dupraz. Cette course à l’intensification engendrerait de la déforestation et une augmentation des intrants. « Le bilan de gaz à effet de serre global serait alors négatif. »

Plus de gaz à effet de serre émisUne récente étude menée en Angleterre et au Pays-de-Galles a mesuré les conséquences de la conversion en bio de toute l’agriculture des deux pays. Ce scénario conduirait à une baisse des émissions de gaz à effet de serre localement mais à une hausse de ces émissions globalement, du fait d’une augmentation des importations.

Changer les habitudes alimentairesSelon Éric Dupraz, l’expansion de la bio doit s’accompagner d’un effort pour accroître la productivité par hectare et surtout d’un changement de la consommation. « En Europe, nous consommons 2 fois plus de produits issus de l’élevage que les recommandations de l’OMS. Il faudrait que le consommateur soit prêt à changer ses habitudes alimentaires, comme le font déjà 20 % des consommateurs achetant le plus de produits bio. »

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