La filière ovine en grande difficulté
Pâques est traditionnellement une période de vente importante pour la filière ovine. Cette année, tout est bouleversé.
Pâques est traditionnellement une période de vente importante pour la filière ovine. Cette année, tout est bouleversé.
« La conjoncture est vraiment compliquée, et les nouvelles du national ne sont pas rassurantes », estime Marc Humeau, représentant de la Maison du Mouton, organe faisant suite au GIE. éleveur ovin à La Pommeraye, il constate, comme le reste de ses collègues, la difficulté d'écouler les agneaux. « à Pâques, c'est une période importante pour les ventes. La consommation augmente et les cours sont hauts ». Sauf qu'avec le coronavirus, la consommation baisse, et la viande d'agneau d'import, déjà arrivée sur le territoire, risque d'être écoulée en priorité. Ainsi, en France, 1 tiers des agneaux ne sont pas abattus, et sont gardés sur les exploitations.
« Lorsque l'on garde les agneaux plus de 15 jours, la qualité des carcasses se dégrade ». De plus, la consommation, principalement festive, de l'agneau va fortement chuter. Certains bouchers se sont engagés à travailler différemment le gigot, afin de favoriser l'achat d'agneau français. Mais l'impact sur le marché sera limité, et les producteurs avancent dans le flou. « Pâques donne le las pour les cours annuels ».
Autre inquiétude, l'aspect économique de la France en sortie de crise. Régionalement, des accords ont été trouvés avec les opérateurs afin de favoriser la viande française. Mais celle-ci a un prix plus élevé. « Les opérateurs aussi vont faire face à des difficultés économiques », détaille Marc Humeau. L'éleveur appelle les Français à « consommer de l'agneau de nos régions pour soutenir les producteurs, et répondre à l'inquiétude des éleveurs ». La région Pays de la Loire peut faire partie de celle qui s'en sort le mieux, grâce notamment au fort bassin de consommation qu'elle constitue.