Céréales
La vente du grain 2022 déjà entamée
Avec des prix de céréales à plus de 200 euros la tonne, beaucoup d’agriculteurs s’engagent dès à présent sur la récolte 2022, voire sur celle de 2023.
Avec des prix de céréales à plus de 200 euros la tonne, beaucoup d’agriculteurs s’engagent dès à présent sur la récolte 2022, voire sur celle de 2023.
« C’est du jamais vu. Au 31 décembre dernier, les ventes de céréales 2021 des agriculteurs vers leurs OS étaient très avancéees en Maine-et-Loire, et 25 % de nos volumes prévisionnels 2022 étaient déjà achetés », confie Patrick Bremaud, directeur général adjoint de la coopérative CAPL. Une situation assez inédite dans la précocité des engagements : « J’ai connu des années où il n’y avait rien d’engagé à cette période, ou beaucoup moins. Dans certaines régions françaises, on parle aujourd’hui de 40 % d’engagement sur la récolte 2022, voire davantage ! ». Comme chez d’autres collecteurs, les agriculteurs livrant à la coopérative de Thouarcé ont donc commencé à vendre très tôt leurs céréales, une manière aussi de couvrir leurs coûts de production dans un contexte de hausse des intrants... à la CAPL, quelques dizaines d’agriculteurs se sont également engagés pour le grain 2023. « Grâce au marché à terme et aux différents outils de sécurisation des prix qui existent aujourd’hui, les agriculteurs peuvent mieux maîtriser leur prix de vente, en amont de la production, note le responsable CAPL, ce qui donne une visibilité avant récolte ». Cependant, la coopérative met en garde ses apporteurs sur un trop haut niveau d’engagement et leur déconseille de franchir le cap de 50 % des volumes prévisionnels. « Engager 25 à 30 % nous paraît une option raisonnable », note Patrick Bremaud.
Seuil psychologique de 200 euros
Pour le grain 2022, les agriculteurs se sont engagés sur des niveaux de prix de 220-230 euros en moyenne, avec une fourchette allant de 200 à 250 euros... « Ils ont commencé à vendre dès qu’ils ont eu accès à des prix de vente de 200 euros. Un niveau psychologique avait été atteint », note Patrick Bremaud. Ils ont d’autant plus de confiance à vendre dès à présent que les semis des céréales d’automne se sont bien déroulés. Les emblavements d’automne sont supérieurs de 3 à 4 % par rapport à 2020, pour la CAPL.
Mêmes tendances observées par un autre opérateur, travaillant pour Terrena et des négoces : entre 80 et 90 % des grains sont achetés pour 2021, et entre 25 % et 35 % pour 2022, à des prix de
220 euros/tonne en moyenne. Pour cet opérateur, « on est sur des comportements logiques » par rapport aux cours actuels, les agriculteurs cherchant à « se couvrir contre des retournements de marché ». Ce qui est nouveau, c’est surtout le fait de s’engager aussi précocement sur des ventes pour la récolte à venir. Il pense, comme la CAPL, que les engagements vont désormais se tasser sur ce premier semestre.
Quant aux ventes à terme pour la récolte 2023, c’est pour l’instant le prix de 200 euros/tonne qui a été réalisé.
S.H.