Dossier Formation
L’apprentissage en maisons familiales rurales
Ils ont choisi l’apprentissage en MFR. Des jeunes, des maîtres de Stage, des administrateurs d’établissements ont témoigné lors d’une journée régionale, le 13 février à Chemillé-Melay.
Entré en MFR en 3e, Romain Augu prépare un BTS gestion et protection de la nature. Il est apprenti dans un bureau d’études. Et le jeune homme ne compte pas s’arrêter là : en vue, une licence et un master. Ce qui le fait apprécier ce mode d’apprentissage ? “En MFR, on apprend à la fois en CFA et sur le terrain. Les moniteurs, on les considère plus comme des collègues que des professeurs”. Comme lui, plus de 2 000 jeunes choississent, en Pays de la Loire (sur 34 000 apprentis dans la région), cette voie alternative aux modes d’enseignemement classiques. C’est le cas de Mélanie Gémard, en Bac pro commerce : “Je n’aimais pas trop l’école. J’ai repris confiance en moi depuis que j’ai commencé l’apprentissage à 15 ans”.
Des a priori
Ancien apprenti, aujourd’hui en contrat de professionnalisation, Denis Goisneau ne regrette pas son parcours en MFR. Il y est parvenu après un début de scolarité en lycée général (seconde, 1ère S), qui ne lui convenait pas : “je m’ennuyais”. Il a pu bifurquer sur un BEP maçonnerie et a continué sa formation jusqu’au niveau BTS. Il reste des idées reçues quant à l’apprentissage, souligne-t-il : “Ce sont souvent les parents qui ont le plus d’a priori. Les miens n’étaient pas du tout rassurés au départ. Or l’apprentissage comporte beaucoup d’avantages pour un jeune : avoir un salaire aide à devenir autonome, à passer le permis de conduire...”
Souvent, les anciens apprentis deviennent à leur tour maîtres d’apprentissage. Comme Mickaël Rolin, responsable d’un bureau d’études. “Mon rôle ? C’est de transmettre à l’apprenti un savoir, un savoir-faire et savoir-être vis-à-vis des clients, afin de l’amener à l’autonomie”.
Agriculteur en Mayenne, Roger Besnier est administrateur d’une MFR et lui aussi, ancien élève. Il souligne l’importance de la formation générale : “il est plus facile de construire son projet professionnel sur un socle étoffé”. Outre la formation technique, les matières générales ne sont pas à négliger, notamment les langues.
“Les MFR sont proches des apprentis”, apprécie Inès Brunel, directrice des ressources humaines dans une société de matériels de travaux publics. L’entreprise a choisi de former des apprentis, afin d“investir dans du personnel qualifié”, personnel rare dans ce domaine d’activité.
“L’objectif, c’est d’offrir les meilleures conditions pour que le jeune réussisse, résume Roger Besnier. Que ce soit en terme de formation, ou à l’internat”. L’aspect résidentiel est une des spécificités des Maisons familiales rurales : les semaines où ils sont en formation, les apprentis sont internes.
Se lancer dans l’apprentissage est “un engagement”, une décision “à ne pas prendre à légère, car on entre de fait sur le marché du travail”, souligne enfin Michèle Thevard, présidente d’une MFR. Mais, “en général, peu d’apprentis ne sont pas en phase avec leur formation”.
S.H.
A découvrir dans l'Anjou agricole du 7 mars, un dossier spécial "Formation" :
L’apprentissage p. 10
L’emploi p.11
Agrilia formation p.12
Des lycéns découvrent le vignoble indien p.13
MFR
Quatre CFA en Pays de la Loire
Le réseau des maisons familiales rurales compte quatre Centres de formation d’apprentis (CFA) dans la région : Vendée, Loire-Atlantique, Mayenne et Maine-et-Loire-Sarthe. Les formations sont réparties dans 23 antennes. Elles vont du niveau CAP au BTS, dans des secteurs très divers.
En Maine-et-Loire-Sarthe, le secteur le plus représenté est l’agro-alimentaire, l’alimentation et la cuisine (28 % des formations), puis l’agronomie et l’agriculture (18 % ), suivis du commerce et de la vente (16 %).