Crise
Les producteurs de viande bovine au bord du gouffre
La FNB, la FRSEA et JA réclament aux pouvoirs publics un plan de sauvetage .
Les éleveurs de viande bovine des Pays de Loire poussent un cri d’alarme : l’État doit décider un plan de sauvetage de la viande bovine. Moins 29 % de baisse du revenu en 2007, moins 22 % en 2008, un revenu qui ne représente que 51 % du revenu moyen agricole, selon la Commission des comptes de l’Agriculture, les éleveurs de bovins ne voient pas la sortie de crise s’annoncer. Selon les catégories, les prix s’affichent en baisse entre -3 et -11 % par rapport à la même période de l’an dernier. Sans parler des effets de la fièvre catarrhale ovine (FCO) sur la perte de fertilité des vaches. « Nous avons 250 000 veaux en moins. À 1 000 €/tête, cela fait un manque à gagner de 250 millions d’euros », déplore Pierre Chevalier, président de la Fédération nationale bovine (FNB). Conséquence, les trésoreries des éleveurs sont exsangues.
Au directeur de cabinet de Bruno Le Maire, Pascal Viné, et au responsable de l’agriculture au cabinet de Nicolas Sarkozy, Christophe Malvezin qui l’ont reçu le 26 août, Pierre Chevalier a demandé la mise en paiement dans les meilleurs délais des aides ou du solde des aides annoncées en 2008. La FNB évalue à 20 à 30 millions d’euros les arriérés dus aux éleveurs au titre des différents plans de soutien au titre de l’accompagnement de la FCO. Le président a également insisté sur le report en fin de tableau d’amortissement de toutes les annuités, ainsi que l’exonération de la taxe sur le foncier non bâti. Quant au versement anticipé de la prime à la vache allaitante, déjà annoncé pour le 16 octobre, la FNB souhaiterait que son taux soit porté à 80 % au lieu des 70 % promis.
Comités de filière
La FNB déplore la situation quasi monopolistique dans laquelle se trouve désormais la filière bovine depuis la prise de contrôle de Socopa par Bigard qui contrôle désormais plus de 50 % de l’abattage français et « peut fixer le prix pour l’ensemble du territoire » au travers de ses différentes filiales, s’insurge Pierre Chevalier. Sans parler des pressions que l’entreprise exerce sur la pesée, le classement, le marquage et la présentation des carcasses à l’abattoir. Guy
Hermouet, le responsable de la section engraissement, a évoqué la création sous l’égide de la FNB de comités de filière associant les groupements de producteurs et susceptibles d’établir un nouveau rapport de force vis-à-vis des abatteurs. La FNB insiste sur la nécessité de remettre en place à l’échelle communautaire de nouveaux mécanismes de régulation, aujourd’hui abandonnés.
actuagri