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Alimentation
Leurs démarches vers l'autonomie

Le Gaec LG Bio, au Tremblay, cherche à concilier autonomie alimentaire de l'élevage et efficacité laitière. La grande majorité de l'alimentation est produite sur place, avec quelques concessions.

Damien Robert, associé du Gaec LG bio au Tremblay. L'exploitation développe un système basé sur l'herbe, en pâturage, en foin et en affouragement en vert.
Damien Robert, associé du Gaec LG bio au Tremblay. L'exploitation développe un système basé sur l'herbe, en pâturage, en foin et en affouragement en vert.

Au Tremblay, le Gaec LG Bio a été créé il y a dix ans par les familles Robert (du lieu dit Lattay) et Dalifard (de la Guiblaie), qui ont choisi de regrouper leurs deux exploitations. Il compte à ce jour 3 associés, Franck Dalifard, Damien Robert et la sœur de celui-ci, Virginie Hervé. Il emploie aussi Manon Dalifard, la fille de Franck. L'exploitation, qui s'étend sur 140 ha, produit du lait bio pour Lactalis, avec une référence de 785 000 l, pour 700 000 l réellement produits l'an dernier. Récemment, le Gaec a ouvert un atelier de fabrication de produits laitiers, géré par Virginie, avec presque 30 000 l transformés depuis son démarrage en octobre 2023. Membre du réseau Bienvenue à la Ferme, il développe aussi une activité de ferme pédagogique, gérée, elle, par Manon.

Le cheptel de 100 vaches laitières est à dominante montbéliarde (80 %, et 20 % de prim'holstein à ce jour) et la production répond au cahier des charges de l'OP lait bio Seine et Loire des éleveurs livrant à Lactalis. Leur charte impose, notamment, un minimum de 75% d'herbe dans la surface fourragère principale et une alimentation des vaches 100% d'origine France. "Nous ne donnons aucun fourrage fermenté aux vaches laitières, c'est mieux pour la transformation, expliquent Franck Dalifard et Damien Robert. Juste un peu d'enrubannage pour les génisses."

Achat d'herbe sur pied à un voisin

Avec plus de 100 ha consacrés à l'herbe, celle-ci est la priorité en fourrages, sous différentes formes : le pâturage, auquel ont directement accès les vaches en traite robotisée, le foin séché dans un séchoir en grange d'une capacité de 450 t, et l'affouragement en vert, pratiqué à l'auto-chargeuse d'avril à mi-juillet. Et comme le Gaec est un peu juste en surface, il se fournit en local pour compléter le fourrage. "L'exploitation a besoin de 80 à 100 t d'herbe annuelle. Nous en manquons un peu, donc nous achetons chaque année entre 10 et 15 ha d'herbe sur pied à un voisin qui cultive beaucoup de luzerne et de trèfle", indique Damien Robert.  Le Gaec produit aussi du maïs grain sur 13 ha, qui est séché sur une case à plat du séchoir, ainsi que du méteil, sur 25 ha. "Notre méteil est composé de 6 espèces : blé, orge, épeautre, avoine, pois et féverole, détaille Franck Dalifard. On est pratiquement autonome sur les semis de méteil, puisque nous refaisons nos semences depuis plusieurs années."

Abandon du toastage après 3 ans d'essai

Les associés achètent un correcteur azoté, garanti bio et français, à base de soja, luzerne, féverole, grain de soja extrudé et pois, à un prix d'environ 1 000 €/t. Il y a quelques années, ils ont essayé pendant trois campagnes consécutives le toastage des protéagineux et céréales maison pour renforcer l'autonomie protéique. Le toastage permettait d'augmenter de 30 % la valeur protéique des légumineuses, d'environ 20 % celle des céréales. "Et le gros avantage, pour les vaches, c'est que l'on gagnait en appétence pour le produit. Mais le toastage réalisé par un prestataire extérieur, avait aussi ses inconvénients. On le faisait en avril et au cours des mois, il perdait en appétence pour les vaches. Il aurait fallu pouvoir toaster de manière plus régulière", explique Franck Dalifard. Le Gaec a utilisé les protéines et céréales toastées pour la dernière fois en 2020. L'augmentation des prix du carburant les a ensuite décidés à revenir en arrière, la prestation devenant trop coûteuse par rapport aux avantages induits. Aujourd'hui, l'exploitation a un trieur à céréales qui lui permet de les nettoyer avant de les présenter aux vaches au robot ou à l'auge.

Les vaches se portent mieux depuis que l'élevage est repassé au correcteur azoté. "Nos vaches avaient beaucoup de cellules, nous nous sommes rendus compte que c'était lié au fait qu'elles ne produisaient pas assez de lait, explique Damien Robert. Depuis que l'on est repassé au correcteur, c'est bien mieux, on gagne sur la repro, l'état général de la vache, son niveau d'engraissement, et le nombre de cellules a diminué". La production est passée d'un niveau de 18 - 19 l/jour à 21 - 22 l/jour, et les taux n'ont pas subi de variation notable. Un retour en arrière sur le degré d'autonomie, mais qui s'avère profitable à l'élevage.

Plus d'autonomie en paille ?

Aujourd'hui, les associés réfléchissent à un changement de système de logement des vaches. "On s'interroge sur l'opportunité de passer des logettes paillées à un système tout lisier pour les vaches laitières, qui présenterait pas mal d'avantages en matière de temps de travail, d'efficacité d'épandage, de mécanisation...", indique Damien Robert. L'exploitation n'étant pas complètement autonome en paille aujourd'hui, ce changement pourrait y contribuer.

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