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Choletais
Qualité de l’eau dans le Choletais : l’engagement des agriculteurs payant

Un nouveau programme va être mis en place par la Communauté d’agglomération sur le bassin versant.

Depuis plusieurs années, les agriculteurs se sont largement engagés pour l’amélioration de la qualité de l’eau autour de Cholet, faisant évoluer leurs systèmes d’exploitation. Dans le cadre du plan de gestion de la ressource en eau 2005-2010 mis en place par la Communauté d’agglomération du Choletais (Cac), la moitié de la SAU a été engagée de manière volontaire par les agriculteurs dans des Mesures agro-environnementales (MAE) sur le bassin versant Ribou-Verdon. 2,7 millions d’euros ont été versés par le Feader, l’Agence de l’eau et la Cac pour ce programme. Et la mobili-sation a porté ses fruits, a expliqué Dominique Girard, président de l’association Ribou-Verdon et Rucette (une centaine d’adhérents), lors de l’assemblée générale le 31 janvier. “Le taux de matière organique dans l’eau a baissé”. L’objectif de ne pas dépasser 8 mg/litre dans les eaux brutes du Ribou est quasiment atteint. Des efforts importants ont été consentis par les agriculteurs du Maine-et-Loire (70 % du territoire) et du département voisin des Deux-Sèvres. Les éleveurs laitiers en MAE, par exemple, ont réduit leur surface en maïs ensilage au profit de l’herbe et diminué la part de concentrés dans la ration.

Le phosphore, au cœur du nouveau programme
Un nouveau programme, prévu pour une durée de trois ans cette fois, mais non validé à ce jour, est en préparation à la Cac. De nouvelles mesures agro-environnementales vont être proposées aux exploitants. Le bassin versant est concerné par deux réglementations : le Sdage et les captages prioritaires du Grenelle de l’environnement. Au titre des captages prioritaires, un volet phytosanitaire et un volet aménagement de l’espace seront inclus. Et nouveauté par rapport au précédent programme, le prochain concernera tous les agriculteurs, y compris les producteurs de grandes cultures.
Le bassin versant est prioritaire pour le phosphore dans le cadre du Sdage Loire-Bretagne (Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux). La maîtrise du phosphore est le grand défi à relever pour les prochaines années. “On peut dire que pour les nitrates, la bataille est gagnée, résume Dominique Girard. En revanche, le problème du phosphore n’est pas réglé”. Déjà, le phosphore minéral n’est quasiment plus utilisé sur le bassin versant. Mais cela ne suffit pas, la problématique phosphore étant beaucoup plus compliquée, parce qu’elle n’est pas seulement liée à la charge mais aussi aux transferts dans les eaux. Tous les élevages sont concernés : les élevages spécialisés hors sol produisent, sur le bassin, 30 % du phosphore d’origine agricole, les élevages bovins, 70 %, indique la Chambre d’agriculture. 
Des efforts particuliers vont devoir être portés pour limiter le ruissellement vers les lacs et l’érosion, grâce à des aménagements comme des plantations de haies en rupture de pentes, des zones tampons, des bandes boisées le long des cours d’eau… L’association Ribou-Verdon envisage plusieurs pistes pour faire diminuer la quantité de phosphore dans les eaux, s’intéressant notamment à la méthanisation.

S.H.

Diagnostics

Plus de quatre-vingt diagnostics agro-environnement ont été effectués dans le Bassin versant. Outre les aspects réglementaires et contractuels, certains agriculteurs ont mis en place des évolutions de leurs systèmes, en matière de gestion de la fertilisation, d’aménagement de l’espace, de choix de cultures moins gourmandes en intrants, indique-t-on à la Chambre d’agriculture. “

Témoignages

Michel Frouin : “Concilier environnement et économie”. Michel Frouin est éleveur laitier sur 48 hectares (45 vaches), à La Tessoualle. Ses terres longent le lac de Ribou. “J’ai signé un CAD, puis une MAE à la parcelle, qui concerne 22 hectares, dont 16 hectares de prairies qui font partie du périmètre rapproché sensible et qui ont été achetés par la  Communauté d’agglomération. Les mesures agro-environnementales comprennent aussi un volet haies. J’en ai planté plus de 500 mètres ces dernières années, en périphérie ou séparation de parcelles”. Le défi, lorsqu’on se situe sur un tel territoire, “c’est de concilier l’engagement environnemental et la pérennité de l’activité économique. Je mène mon exploitation presque comme un bio, je traite seulement en post levée, je pratique le binage. Mais changer complètement le système lorsqu’on dispose de peu de terres est difficile. Ici, la sécurité repose sur le maïs ensilage irrigué”.

Sylvain Guinhut : “Il n’y a pas que les agriculteurs”. Les terres de Sylvain Guinhut, à La Tessoualle, bordent le lac de Verdon. L’éleveur de vaches laitières, nourries en ration sèche, produit aussi des céréales et des semences potagères. Il n’a pas contracté de MAE dans le premier programme, “très contraignant”, mais n’exclut pas d’adhérer aux prochaines mesures à venir. “Le monde agricole s’est beaucoup mobilisé, mais nous ne sommes pas seuls, souligne-t-il. Il faudrait que tout le monde s’engage, collectivités et entreprises compris, et fasse des efforts”.

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