Salon du Végétal
Quel avenir pour le retail jardin ?
Le Salon du Végétal s'est tenu du 10 au 12 septembre à Angers. Parmi les nouveautés de cette édition, une maquette et des conférences pour réfléchir à l'avenir de la distribution en jardinerie.
Entre 1980 et 2022, la part du végétal dans le marché jardin a été divisée par 2, passant de 54,24 % à 25 %. Une tendance qui interroge notamment Roland Motte et Pierre Hervet, éditeurs du guide du consommateur jardin et intervenants d'une conférence organisée mardi au Salon du Végétal. « Le végétal est-il devenu secondaire dans l'offre des magasins? L'offre correspond-elle aux attentes des consommateurs », questionnent-ils. Au regard des statistiques des ventes de la saison 2024 (janvier à mai), le volume est en baisse de -7,3 % et le chiffre d'affaires diminue de -6 %. Et les rosiers, qui arrivent en tête des produits au catalogue des magasins, ne sont pas les plus vendus - il s'agit plutôt de la tomate-, ni de celui qui réalise le plus gros chiffre d'affaires - c'est plutôt le dipladenia. Le prix du végétal a également augmenté de 54 % entre 2019 et 2023. « Un taux supérieur aux biens alimentaires, de l'ordre de + 25 %. Il faut donc rester vigilants », conseillent les deux experts.
Vision « Renatura »
Né dans les années 1970/80, le concept de jardinerie aurait donc aujourd'hui du plomb dans l'aile? La fermeture de nombreux magasins en France, encore ce printemps, incite à ré-inventer un modèle. À travers Renatura, le cabinet de tendance végétale, Chlorosphère, a proposé sa vision, sous forme de maquette de 3,5 m x 7 m exposée dans l'espace Coeur végétal du salon. Fruit d'une collaboration de 50 professionnels de la distribution, de l'industrie, de la production, du marketing, du merchandising et de la vente, entre novembre 2023 et mars 2024, « Renatura a pour vocation de présenter aux collectivités, promoteurs et entrepreneurs, une nouvelle voie à suivre pour un centre commercial en lien avec la nature ». Ce nouveau point de vente serait par exemple « un lieu de vie » proposant des animations en lien avec le jardin. Ce serait également « un lieu réversible » afin de limiter son impact environnemental.
De nouveaux consommateurs
Ce concept saura-t-il séduire les consommateurs de végétaux? Pour comprendre quelles sont leurs attentes, Chlorosphère a réalisé une enquête qualitative et quantitative pour déterminer le poids relatif de chaque type de consommateur. Un panel de 10 portraits en résulte, avec des habitudes et des besoins différents. La « naturaliste » par exemple représente 10,4% des consommateurs de végétaux actifs et 14,7% de la valeur consommée. Ses motivations d'achat sont : l'origine naturelle, la qualité des produits et l'engagement des marques. La « pondérée » représente 10,9% des consommateurs actifs et 23,6% de la valeur consommée. Ses motivations d'achat sont les marques reconnues, les signes de qualité perceptibles et un niveau de gamme élevé. Ou encore, le "technophile" qui représente 10% des consommateurs actifs et 11,9% de la valeur consommée. Adepte de la domotique et des nouvelles technologies, son jardin est pour lui « un terrain de jeu pour expérimenter de nouvelles solutions afin de contrôler et d'optimiser l'entretien de son extérieur à distance ». Autant d'indications, extraites du livre blanc des consommateurs présenté lors du salon, qui aiguilleront les professionnels sur les directions à prendre.