Semences : une filière d’excellence française
Premier producteur européen, premier exportateur mondial, la France est un grand pays semencier. Zoom sur cette filière, et sur ceux qui la font vivre.
Un secteur agricole français qui se porte bien et même de mieux en mieux au fil des années ? Difficile à imaginer en cette période de crise généralisée de presque toutes les productions. Et pourtant, c’est le cas de la filière française des semences ! Certes, elle va sans doute connaître un ralentissement de sa croissance, en lien avec la crise agricole, mais elle reste l’un des plus solides fleurons agricoles français.
Avec 73 entreprises de sélection, 244 entreprises de production et 19 000 agriculteurs multiplicateurs, sur 387 000 hectares, la France est en effet le premier pays européen de production de semences. En dehors de ces 19 000 agriculteurs, la filière semences compte 15 000 salariés.
Mieux encore, la France est aussi le premier exportateur au monde ! En 2014, l’exportation des semences françaises représentait la somme de 1,83 milliards de dollars. Le numéro 2 de l’export mondial de semences est les Pays-Bas, avec 1,68 milliard de dollars en 2014, les USA n’arrivant qu’à la troisième place, avec 1,46 milliard. La balance commerciale des semences (différence entre l’exportation et l’importation) est plus que positive, à + 841 millions. À elles seules, les semences contribuent à hauteur de 18 % à l’excédent de la balance commerciale française pour les secteurs réunis de l’agriculture, la pêche et la sylviculture.
Toutefois, même si l’export des semences françaises impressionne, il ne concerne pas toutes les espèces produites en France : sont exportées en majorité (plus de la moitié de ce qui est produit ici), les semences potagères et florales, ainsi que celles de maïs, sorgho, plantes oléagineuses, à fibres, betterave. Le schéma est très différent pour ce qui concerne les céréales à paille et protéagineux, qui représentent 42 % des surfaces. Ces semences sont au contraire très peu exportées (moins de 6 %), car leur valeur ajoutée est plus faible que celle des autres espèces et elles sont très pondéreuses. Les entreprises de production (souvent des coopératives qui produisent sous licence) vont au contraire privilégier la multiplication de leurs semences au plus proche du lieu de consommation.