Aller au contenu principal

MAGAZINE
Un statut pour les paysans burkinabé

Bassiaka Dao, le président de la Confédération paysanne du Faso, travaille à une organisation de la profession agricole dans son pays, en lien avec Afdi*. 

“À défaut de statut pour les agriculteurs et d'une véritable organisation de la profession, on va passer à côté de la connexion entre les besoins d'une urbanisation galopante et la capacité de production du monde agricole”, estime Bassiaka Dao. 
“À défaut de statut pour les agriculteurs et d'une véritable organisation de la profession, on va passer à côté de la connexion entre les besoins d'une urbanisation galopante et la capacité de production du monde agricole”, estime Bassiaka Dao. 
© AA

Le président de la Confédération paysanne du Faso, créée en 2002, et de la Fédération des professionnels agricoles, était en France, fin juin, pour l'assemblée générale d'Afdi national. Il a également fait étape à Angers. La région accompagne en effet de nombreuses actions au Burkina Faso. Bassiaka Dao est un agriculteur. Il se défend d'être un “politique”, mais dénonce les politiques agricoles actuelles de son pays, soutenues par la Banque mondiale, qui “prônent en façade une agriculture de type familial mais qui, en coulisses, facilitent l'investissement privé  et les passe-droits” . Il souhaite qu’un véritable statut de l'agriculteur soit défini.

86 % d’agriculteurs
“Aujourd'hui, 86 % de la population burkinabé est considérée comme agriculteur, alors que certains n'ont que deux poules et 1 m2 de terre autour de la case. À défaut de statut pour les agriculteurs et d'une véritable organisation de la profession, on va passer à côté de la connexion entre les besoins d'une urbanisation galopante et la capacité de production du monde agricole”, estime-t-il. Cette organisation de la profession, c'est notamment en lien avec Afdi qu'elle se construit depuis plusieurs années. La création de la CPF, en 2002, en est une étape symbolique. “C'est un défi relevé, estime Bassiaka Dao. Avoir un langage unique et des objectifs communs”. La CPF travaille actuellement sur la définition et typologie des exploitations familiales : “savoir qui est quoi, exactement. Et poser la question des soutiens et de la différenciation des aides, en fonction du statut de chacun”. 

Changement climatique
L'agriculture du Burkina Faso est très diversifiée. La raison tient essentiellement au climat, quasiment sahélien au nord, plus tempéré au sud. C'est dans cette partie du pays que Bassiaka Dao est agriculteur, avec sa femme et ses deux fils. Son exploitation s'étend sur une centaine d'hectares dans la région de Bobo Dioulasso, dans le sud-ouest du Burkina Faso. “La capitale économique du pays”, dit-il. La pluviométrie, de 800 à 1200 mm par an, et les températures participent de cette situation, même si le changement climatique commence à faire connaître ses effets. “Cette année les pluies ont  trois semaines de retard et compromettent les récoltes de maïs”, indique Bassiaka Dao. Sur son exploitation, du maïs – 5 tonnes de rendement par hectare “en irrigation pluviale” – et un atelier de poules pondeuses. Du niébé et du sésame en cultures de substitution. Dans cette partie du pays, des exploitations de cette taille sont assez courantes. Rien à voir avec les petites parcelles autour de la capitale Ouagadougou ou dans le nord du pays.

L’approvisionnement des semences
Un des problèmes à résoudre aujourd'hui, en raison du changement climatique, c'est l'approvisionnement des semences. Le coût des semences hybrides, adaptées à un cycle variable, est deux fois et demi plus cher que celui des semences classiques. De 450 francs CFA ( soit 0,69 euros), elles passent à 1 500 francs CFA (soit 2,29 euros). À raison de 25 kilos par hectare. “Le maïs ne peut plus être une culture de subsistance”, explique l'agriculteur. C'est avec les cultures de vente que les agriculteurs gagneront correctement leur vie. Et que le Burkina Faso gagnera son indépendance alimentaire.

M.L.R.
*Agriculteurs français développement international.
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Royale, de la SCEA Gaborit, à Maulévrier.
La grande championne jersiaise est Royale
Parmi les prix reçus par les éleveurs angevins au Salon de l'agriculture, celui de la grande championne a été attribué à Royale,…
Alors que les conditions météo ont rendu difficile l'accès aux parcelles agricoles, cette mesure doit permettre de réaliser les travaux d'entretien dans les semaines à venir, et jusqu'au 15 avril.
Les haies peuvent être élaguées jusqu'au 15 avril

La FDSEA et les JA49 ont obtenu le report de la date d'interdiction de taille des haies.

Cédric Lioton, conseiller agronomie à CerFrance 49, a présenté les principes de l'agriculture régénératrice.
Des pistes pour faire remonter le taux de matière organique

CerFrance 49 organisait cette semaine plusieurs formations pour les agriculteurs ayant souscrit des MAEC. Avec un fil rouge, l…

A l'EARL le Pont Montreuil, à Châtelais : Thomas Jolly, conseiller territoire à la Chambre d'agriculture, Alexandre Mosset, chargé de mission agriculture et environnement à Anjou Bleu Commmunauté, Marc, conseiller agricole en recherche d'une exploitation et l'agriculteur Jean-Claude Fournier. "Je suis prêt à faire un parrainage si le jeune le souhaite", a souligné le futur cédant.
Un premier agribus en Segréen pour visiter des fermes à reprendre

Vendredi 21 mars, la Chambre d'agriculture et Anjou Bleu Communauté ont organisé le premier agribus en Maine-et-Loire. Un…

En matière de phytosanitaires, le SRAL attire l'attention des agriculteurs sur l'absence d'équipements de protection individuels, des pulvérisateurs non contrôlés et sur les conditions d'emploi des produits.
Un bilan des contrôles qui va dans le bon sens

Vendredi 21 mars, le Préfet a réuni la profession agricole et tous les services de l'Etat pour faire un bilan des contrôles…

Qui sont les nouveaux agriculteurs ?

Alors que le renouvellement des générations est un enjeu majeur, l'Esa a mené l'enquête Agrinovo, sur les nouveaux…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois