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Lactalis
"Une solution pour chaque éleveur à la fin de l'année"

Suite à la décision unilatérale de Lactalis d'interrompre la collecte auprès de 272 éleveurs,  l'Unell (Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis) se mobilise. L'AOP a expliqué son plan d'action mardi, lors d'une conférence de presse.

Yohann Serreau, producteur en Eure-et-Loir, président de l'Unell.
Yohann Serreau, producteur en Eure-et-Loir, président de l'Unell.
© Unell

"Une solution pour chacun des 272 producteurs" menacés, à court terme, de rupture de contrat de collecte avec Lactalis. C'est l'engagement pris par l'Association d'organisations de producteurs (AOP) Unell à laquelle la majorité des éleveurs laitiers impactés par la première phase de désengagement du géant laitier sont adhérents, via trois organisations de producteurs. L'Unell a mis en place un plan d'actions "afin de ne laisser de côté aucun des éleveurs concernés", a ainsi assuré mardi 5 novembre son président Yohann Serreau. Il a rappelé que son organisation disposait "d'un mandat de négociation" pour négocier la commercialisation de leur production. "Pour répondre à une situation d'urgence, nous avons fait le choix de nous structurer de manière collective. Si seulement trois des OP adhérentes de l'Unell sont concernées par cette réduction de volume, nos 11 OP adhérentes ont décidé de rester soudées pour rechercher ensemble les solutions possibles. Les démarches individuelles risquent en effet d'être contre-productives et comportent le risque que des éleveurs restent sur le carreau dans un an."

12 à 14 mois pour trouver des réponses

Dans un premier temps, l'Union a obtenu de Lactalis de repousser "au moins à janvier" toute rupture formelle de contrat. "Compte tenu des durées de préavis, que nous pouvons encore négocier, cela nous laisse douze à quatorze mois pour trouver des réponses", a précisé Yohann Serreau. Un temps que compte exploiter l'Unell avec l'appui du groupe de consultants spécialisé dans l'agriculture, Triangle, qu'elle a mandaté pour mener une cartographie des besoins des laiteries dans les deux zones concernées.

Une évaluation plutôt rassurante

L'évaluation menée auprès d'une vingtaine de sites ces dernières semaines est plutôt rassurante, a indiqué Yohann Serreau. "Dans l'Ouest le potentiel de collecte est bien présent et des opérateurs cherchent des volumes" susceptibles de satisfaire les producteurs. Cette première recension nécessitera un affinage pour faire correspondre au mieux les besoins des producteurs et de leurs futurs clients. "Il y a des annonces de propositions de la part de laiteries, mais dans la réalité, c'est beaucoup plus complexe, note le président de l'Unell. Il faudra prendre en compte les zones de collecte, les disparités de fréquence de collecte, avec la gestion de la chaîne du froid, les cahiers des charges..." Pas question, par exemple, de "mettre en relation une laiterie exigeant un certain nombre de jours au pâturage minimum avec un producteur qui ne fait pas pâturer".

Dans la région Est, la situation serait plus "complexe". "Les besoins existent d'un point de vue macroéconomique mais les attentes des clients sont diverses en matière de cahiers des charges et le contexte topographique est plus contraignant". Dans cette région, le président de l'AOP estime "avoir besoin de temps" pour trouver une issue englobant tous les producteurs. En attendant, l'Unell informe chaque semaine l'ensemble des éleveurs de l'avancée des travaux. Ce travail d'évaluation permet déjà à l'Unell d'être "un plus serein".

Maintenant que cette étape a été franchie, "il reste à faire coïncider concrètement les besoins des éleveurs et des nouveaux clients, y compris pour les producteurs bio de l'Est, et de pouvoir leur proposer une solution d'ici la fin de l'année", a poursuivi le président de l'Unell. Il sera alors temps, courant 2025, "de mettre en relation producteurs et potentiels acheteurs, de manière collective". "C'est la formule la plus adaptée pour rassurer aussi bien les producteurs que leurs futurs clients", conclut Yohann Serreau.

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