Lait
Combiner divers moyens pour contrer la chute de production estivale
Ventilation et douche dans la stabulation, travail sur la santé animale et adaptation de la ration : en combinant ces mesures, le Gaec des Buissons arrive à maintenir sa production laitière en période caniculaire.
Ventilation et douche dans la stabulation, travail sur la santé animale et adaptation de la ration : en combinant ces mesures, le Gaec des Buissons arrive à maintenir sa production laitière en période caniculaire.
Le Gaec des Buissons a une centaine de vaches laitières en production, et cet été, la production n’a pas bougé d’un iota. Elle se maintient à un niveau de 32 kg de lait par vache et les éleveurs n’ont relevé aucune baisse de la fréquentation des deux robots de traite. L’installation de ventilateurs dans la stabulation a été pour beaucoup dans ce maintien, explique d’emblée Benjamin Ménard, un des associés :
« avant les ventilos, nous avions une perte de 3 à 4 kilos de lait par vache, ainsi qu’une chute de fertilité, une montée du taux cellulaire, voire des mammites. Et lorsque la chute était amorcée, pour faire remonter la production, cela prenait des mois, et encore, nous n’arrivions pas à retrouver le niveau de production printanier ».
Un investissement vite rentabilisé
Le Gaec a investi dans 3 ventilateurs dans la stabulation en 2019, pour 12 000 euros, et dans un 4ème ventilateur dans l’espace paillé réservé aux vaches prêtes à vêler, en 2022, pour 4 000 euros. Aucun regret : « c’est vraiment un investissement utile, et l’on a un retour rapide : pas de chute de lait, pas de pénalités pour les cellules, pas de frais vétérinaires, pas d’IA perdues... ». Cette année, même avec les fortes chaleurs, l’élevage a continué à inséminer les vaches et a obtenu de bons résultats.
Les ventilateurs tournent à plein régime en été et restent en route, au ralenti, tout le long de l’année, permettant d’assécher l’air. Ils ont notablement amélioré le bien-être des animaux, ainsi que celui des éleveurs, d’ailleurs. Pour ajouter encore au confort animal, une douche très fine est déclenchée, sur un lieu de passage près des robots, aux heures les plus chaudes de la journée, lorsque la température dépasse les 32-33°C. « Les vaches y restent quelques minutes, puis vont sécher sous les ventilos », décrit Benjamin Ménard, qui a préféré cette option à un système de brumisation dans l’ensemble du bâtiment.
Des ensilages d’herbe plus digestibles
De l’air, de l’eau, mais pas seulement. Ce sont aussi une attention particulière à la santé animale et une alimentation adaptée qui permettent à cet élevage de bien résister aux coups de chaleur. « Depuis 3 ans, nous avons réalisé avec les éleveurs un gros travail sur la santé du troupeau, notamment sur le parage préventif, qui est devenu systématique, ou aussi sur la phase de préparation des vêlages. Tout cela afin d’améliorer l’immunité des vaches et d’avoir des animaux plus robustes plus résistants au stress thermique, explique la conseillère Seenovia de l’élevage, Christelle Berras. En parallèle, nous avons travaillé sur la qualité des fourrages. L’élevage a réalisé de gros progrès, les ensilages d’herbe sont plus riches en MAT, plus digestes. Les ensilages de maïs sont moins secs et moins acidogènes. Cette qualité des fourrages, c’est un des points forts de l’élevage ».
De l’eau en plus dans la ration
La composition de la ration est modifiée en été, mais cela s’anticipe dès le printemps, pour avoir les fourrages disponibles : « en été, on accroît un peu la part d’ensilage d’herbe, on diminue un peu celle de maïs ensilage, et on ajoute de l’eau, à raison de 3 litres par vache et par jour. Cela rend la ration plus appétente, souligne Benjamin Ménard. Les vaches continuent à manger, et donc à produire du lait ». Les vaches peuvent consommer 50 à 80 litres d’eau en plus en été pour couvrir leurs besoins. « Le fait d’humidifier la ration permet éventuellement de pallier les problèmes d’accès à l’eau (point d’abreuvement et débit insuffisant, concurrence) dans certains élevages, souligne Christelle Berras. Au Gaec des Buissons, le problème ne se pose pas, les vaches disposant de suffisamment de points d’eau ».
S.H.