Aller au contenu principal

De multiples attentes alimentaires

Eric Birlouez a tenu une leçon inaugurale à l’ésa, l’école supérieure d’agricultures d’Angers, jeudi 3 octobre sur le thème de l’alimentation. Selon lui, « on ne parle plus du consommateur mais des consommateurs. »

« Aujourd’hui, les Français aiment toujours manger ensemble autour de la table. Mais plus le même repas. Autour de la table, il peut y avoir un vegan, un crudivore, un sans-gluten, un bio... », explique Eric Birlouez, lors de la 17e leçon inaugurale de l’ésa.
« Aujourd’hui, les Français aiment toujours manger ensemble autour de la table. Mais plus le même repas. Autour de la table, il peut y avoir un vegan, un crudivore, un sans-gluten, un bio... », explique Eric Birlouez, lors de la 17e leçon inaugurale de l’ésa.
© AA

« Il n’y a plus “une” mais“des” alimentations », pour Eric Birlouez, ingénieur agronome et sociologue. Le conférencier a tenu la 17e leçon inaugurale de l’Esa, jeudi 3 octobre sur le thème de l’alimentation d’hier et d’aujourd’hui. « Les comportements alimentaires évoluent très rapidement ces dernières années. »
Jusque dans les années 50, les Français étaient principalement des agriculteurs, des artisans, des ouvriers. « Le corps était un outil de travail. On attendait de l’alimentation qu’elle soit abondante, rassasiante », explique Eric Birlouez. Depuis, la société a changé. Pendant les Trente Glorieuses, la société a connu un fort exode rural  et un développement du secteur tertiaire. « Les Français se sont éloignés des lieux de production agricole, de la nature. » Dans les années 60, on assiste à l’essor de la grande distribution et la mondialisation des échanges. « Ce qui conduit à une filière plus longue, plus complexe et plus opaque. » Avec ces mutations de la société, il y a eu un changement du rapport à l’aliment et à l’animal. « La “référence” de l’animal devient l’animal de compagnie... » Le rapport à l’alimentation a évolué. « Aujourd’hui, on attend d’une alimentation qu’elle soit équilibrée. Parce que nous sommes dans le culte du corps svelte. »
D’après une étude Obscoco de 2017, 80 % des Français se disent plus attentifs à leur alimentation depuis les 3 dernières années. Et selon une autre étude Kantar de 2019,
« pour 37 % des consommateurs seulement, le premier critère d’achat alimentaire est le prix. » D’ailleurs, selon la même étude, la grande distribution constate une baisse de volume d’achat alimentaire mais une hausse de valeur. « En résumé, les Français mangent moins mais mieux. »

Vegan, sans gluten, crudivore...
Et l’alimentation devient plurielle. « Tout le monde n’a pas mêmes attentes. Certains sont vegan, bio, sans gluten. D’autres crudivore, cashers...» Après la crise des lasagnes à la viande de cheval et l’affaire Lactalis en 2017, le consommateur s’est recentré sur la sécurité alimentaire. « Il y a un besoin de reprendre en main son alimentation. » Mais de nouveaux paramètres naissent. « Il y a l’éthique du corps. Le bien-être pour les Français passe en premier par l’alimentation.  Il y a l’éthique de la nature avec un  engouement pour le bio. » Le conférencier s’interroge sur la durabilité de cet engouement. « Selon une étude de l’Agence Bio de 2018, les consommateurs de produits bio au quotidien ont baissé de 4 % et 62 % des Français ont des doutes sur le fait que le produit soit totalement bio. »
Le consommateur prend conscience aussi que la manière de se nourrir a un impact sur l’environnement, le bien-être animal, la rémunération, les conditions de travail... D’où la popularité par exemple des laits type “C’est qui le patron !?”

Des Français toujours omnivores
Quant à la consommation de viande rouge, son déclin n’est pas si récent. « Dès les années 80, cette consommation baisse. Ce déclin s’accélère depuis 2007. » Pour autant, d’après le sociologue, les Français seront toujours omnivores. « Ils ne remettent pas en cause l’élevage, ils rejettent l’élevage intensif. Ils deviennent flexitaristes. Ils vont consommer moins de viande mais de meilleure qualité. »

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Emmanuel Gourichon et Marie Renou élèvent une centaine de chapons pour les fêtes de fin d'année.
Des volailles bio pour les fêtes

Emmanuel Gourichon et Marie Renou, de l'élevage Un grain de folie à Lys-Haut-Layon, élèvent des chapons, dindes et pintades…

Nathalie Gimonet (directrice de cabinet du préfet), Pierre-Julien Eymard (directeur départemental des territoires (DDT 49), Frédéric Rozet (chef de service départemental OFB 49) et Régis Gallais (référent réseau loup à l'OFB Pays de la Loire) ont tenu un point presse sur le loup vendredi 13 décembre.
L'OFB explique sa démarche de recherche d'indices

Accusée par certains de chercher à dissimuler la présence du loup sur le territoire départemental, les responsables de l'OFB…

Nicolas Le Labourier, de Quatuor Transactions et Gwenaëlle Durand, de Cerfrance Maine-et-Loire, ont évoqué l'accompagnement à la transmission d'entreprise effectué par les deux structures partenaires.
Après 2 années favorables,  des temps plus compliqués
Cerfrance Maine-et-Loire a dressé la semaine dernière un bilan des résultats économiques de l'année 2023, les tendances pour l'…
Levée de céréales bio à La Bohalle.
Une bonne levée, peu de maladies
Début décembre, les semis de céréales sont quasiment terminés dans le Maine-et-Loire, avec une levée plutôt bonne et, globalement…
L'équipement de la SCEA de Roumé a permis de sécher 314 tonnes de luzerne en 2024.  La partie droite du bâtiment abrite, quant à elle, des cellules de stockage des céréales de l'exploitation.
Le choix du foin séché en bottes
La SCEA le Roumé, à Yzernay, a investi dans un séchoir à bottes. L'exploitation ouvrait ses portes dans le cadre des Jeudis du…
Plein les bottes de la paperasse !

La FDSEA et les JA49 ont mené cette semaine une série d’actions sur tout le département pour dénoncer les entraves…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois