Du jour au lendemain sans débouchés
A Angrie, François Grosbois élève des volailles de chair en plein air pour des circuits courts et de la vente directe. L’influenza aviaire n’a pas touché son élevage mais elle a quand même des conséquences sur sa ferme.
A Angrie, François Grosbois élève des volailles de chair en plein air pour des circuits courts et de la vente directe. L’influenza aviaire n’a pas touché son élevage mais elle a quand même des conséquences sur sa ferme.
« Quand le virus a été détecté dans un élevage de canards à Val d’Erdre Auxence, le 2 mars, mon exploitation s’est retrouvée en zone surveillée », explique le jeune agriculteur. « Je n’ai ni le droit de livrer mes volailles vers d’autres élevages, ce qui représente 2/3 de mes débouchés, ni le droit de les emmener dans un abattoir en dehors de la zone surveillée… » Le reste de sa production partant pour l’abattoir Le Gars Daudet à Fromentières en Mayenne. « Du jour au lendemain, je me suis retrouvé avec des volailles saines sans aucun débouché. » Malgré de nombreuses demandes auprès la DDPP de la part de l’éleveur et de l’abattoir, aucun compromis n’a pu être trouvé. Les réponses de l’administration le rendent encore perplexe… « On m’a indiqué d’apporter mes volailles dans des abattoirs en sud Maine-et-Loire, Vendée ou Deux-Sèvres. Pour cela, il faut que je traverse des zones avec beaucoup de contaminations… »
Difficile de trouver un nouveau circuit de commercialisation
Changer de circuit de commercialisation, en plein contexte de crise sanitaire, n’est pas simple. « J’ai contacté de gros abattoirs comme Galliance qui refusait, au départ, de prendre mes volailles sous prétexte que je ne fais pas partie de leurs adhérents… » Au final, l’éleveur est arrivé à faire abattre par Galliance 2 500 coqs pour un autre groupe. « J’ai été rémunéré 65 cts le kilo alors qu’en temps normal, on est plus vers du 2,5 à 3 € le kilo… » Près de 25 000 volailles sont encore présentes sur les 2 sites de production de l’exploitation. « Les lots les plus vieux ont 25 semaines. Normalement, les volailles partent à 20 semaines. J’ai un peu l’impression de nourrir tout le monde pour rien… Aujourd’hui, tout est encore commercialisable. » L’éleveur attend avec impatience l’apparition d’un futur arrêté qui devrait renforcer les mesures de prévention. « Aujourd’hui, je ne sais pas quand, comment et à quel prix mes volailles vont pouvoir partir », note l’éleveur qui pense encore pouvoir les commercialiser. « Je préfère que ça ne parte qu’à 65 cts le kilo plutôt que ce soit un véritable gâchis alimentaire… »