Aller au contenu principal

Producteurs Lactalis
Du prix, pour avoir encore du lait demain

L’assemblée générale de la section Sèvres et Loire de l’APLBL* s’est déroulée jeudi 24 mars à Saint-Macaire-en-Mauges, en présence de représentants de Lactalis.

Fabien Choiseau, directeur Lactalis Appro Lait France, venu répondre aux questions des producteurs inquiets face à la hausse des charges.
© AA

Une soixantaine d’éleveurs étaient présents à l’AG de la section Sèvres et Loire de l’APLBL, qui rassemble 268 adhérents de Maine-et-Loire, Vendée, Loire-Atlantique, Deux-Sèvres et Vienne. Alors qu’en France, la collecte de lait est en baisse et que les cours du beurre-poudre sont historiquement hauts, le groupe Lactalis a souhaité « apporter de la souplesse en fin de campagne », en permettant aux éleveurs de produire 5 % de plus sur la période 2021-2022. Une hausse plutôt bien accueillie, notamment par les producteurs qui étaient en dépassement, mais annoncée « trop tard », aux yeux de beaucoup d’entre eux. Car surtout, plus que de volumes, les éleveurs livrant à Lactalis sont en attente de réponses sur le prix, seul gage de visibilité. Plusieurs voix se sont élevées en ce sens : « c’est du tarif qu’il faut si l’on veut garder des vaches sur le terrain ». Certains pointent l’insuffisance du prix payé aux producteurs en regard de l’augmentation des charges (le prix de référence 38-32 était à 380,15 euros/1 000 l en janvier et février 2022). « J’ai dit à Emmanuel Besnier, que j’ai vu sur le Salon de l’agriculture, qu’il nous faut du prix », a souligné Delphine  Macé, la présidente de l’APLBL, productrice dans le Morbihan.
Les participants ont pu interroger en direct Fabien Choiseau, directeur Lactalis Appro lait France, sur l’évolution du prix du lait en lien avec l’augmentation des coûts de production.  D’emblée, Fabien Choiseau a mis en avant la « situation inédite » dans laquelle la guerre en Ukraine a plongé les marchés : « des inflations sur nos matières premières jamais connues, notamment + 40 % sur les emballages ». Les négociations sont « extrêmement compliquées en France avec nos clients ». Mais l’industriel se défend d’être « le seul en France à vouloir créer de la valeur pour les producteurs et l’entreprise ». Sur les négociations, Fabien Choiseau indique qu’il a « obtenu la moitié de la hausse demandée ». Un deuxième round de négociation va s’ouvrir, lors duquel Lactalis espère pouvoir passer des hausses liées à l’inflation sur les matières premières industrielles.


Rester compétitif
Devant des éleveurs revendicatifs, qui ont souligné que l’entreprise n’était « rien sans (eux) », Fabien Choiseau affirme que depuis Egalim 1, Lactalis a intégré le prix de revient dans sa formule de prix. Mais qu’il doit « rester compétitif », sous peine de « perdre des volumes ».  
« On veut créer de la valeur, parce que sans producteur, pas d’usine ». Mais jusqu’à présent, Lactalis continue à retirer un ajustement négocié à sa formule de prix. Pourquoi ? « On joue le jeu, mais nos concurrents ne le jouent pas, ni sur Egalim 1, ni sur Egalim 2 », explique Fabien Choiseau. Les producteurs demandent à ce que l’entreprise  « respecte la formule de prix et cesse de se comparer à la concurrence, comme l’explique Christophe Cesbron, éleveur en Maine-et Loire à Chemillé-en-Anjou et président de la section Sèvres et Loire. Si l’on respecte la formule de prix, sans faire d’ajustement, nous devrions être à 417,80 euros/1 000 l en avril ».


Le risque de la déprise
Face à « l’équilibre de marché » défendu par Lactalis, les producteurs présents mettent en avant, parfois avec véhémence, « l’équilibre des producteurs » et se demandent « quelles perspectives donner aux jeunes », avançant le risque de la déprise dans certaines zones et évoquant la « concurrence des céréales ». Les producteurs sont conscients de la volatilité du marché du lait à l’export, qui entre dans la formule de prix et qui rend difficile la visibilité sur les prix. « ça ne vous inquiète pas l’évolution de la collecte ? », interroge un producteur. « C’est une vraie interrogation, une vraie préoccupation », répond Fabien Choiseau.
Le prix pour 2022 ? Il est très difficile à prévoir, a souligné le  directeur Lactalis Appro Lait France, qui parle d’un prix « supérieur par rapport à 2021 de 50 euros/1000 l en moyenne sur l’année fort probable ». Des chiffres prononcés avec grande prudence : « c’est l’année où il y a le plus d’incertitudes ».
S.H.

* La section Sèvres et Loire de l’APLBL est née en janvier 2022 de la fusion de l’association ligérienne et de l’association Charentes Poitou. Elle est membre de l’OP  APLBL, Association des producteurs de lait Pays de la Loire Bretagne Lactalis, elle-même membre de l’Unell (Union nationale des éleveurs livrant à Lactalis).

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Jean-Claude Bretault, 55 ans et Vincent Ory, 45 ans, associés de l'EARL de la Bouillère. Installés sur 150 ha, ils élèvent 75 truies en naisseur-engraisseur et 73 vaches laitières. Il y a un robot de traite depuis 2009.
Qui pour remplacer Jean-Claude ?
À l'EARL de la Bouillère à Mauges-sur-Loire (La Pommeraye), Jean-Claude Bretault a entrepris, avec son associé, une série de…
Yohann Serreau, producteur en Eure-et-Loir, président de l'Unell.
Ruptures de contrats avec Lactalis : "Une solution pour chaque éleveur à la fin de l'année"

Suite à la décision unilatérale de Lactalis d'interrompre la collecte auprès de 272 éleveurs,  l'Unell (Union nationale…

Un ciné-débat sur les femmes en agriculture

Rencontre avec Valérie Gohier, ancienne agricultrice et aujourd'hui formatrice, qui témoignera à la soirée ciné-débat…

Patrick Pineau et sa fille Marie, de l'entreprise Atlantic Aviculture Services, installée à Tillières
Atlantic aviculture services prend son envol

Société créée en 2009 par Patrick Pineau, AAS (Atlantic aviculture services) continue, malgré les aléas sanitaires, à…

Maladie hémorragique épizootique en France.
Point sur la MHE et la FCO en Maine-et-Loire
Le Maine-et-Loire est largement touché par la MHE et dans une moindre mesure, la FCO8. Aucun cas de FCO 3 à ce jour.
Megane Colineau, Aubin Maussion et Paul Asseray ont témoigné de leur parcours à l'installation.
Conseils aux futurs installés

Au forum à l'installation de JA49, jeudi 14 novembre, au Domaine du Matin calme (Juigné-sur-Loire), trois jeunes installés ou…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois