Installation
Jérôme Fouché, 1er bénéficiaire du fonds "Élevons pour l'avenir"
Installé le 10 mai 2023 en élevage allaitant à la Chapelle-sur-Oudon dans le segréen, Jérôme Fouché est le tout premier éleveur de la région à bénéficier de l'appui financier du fonds de dotation privé "Élevons pour l'avenir", sous forme d'un prêt à taux zéro de 50 000 €.
Installé le 10 mai 2023 en élevage allaitant à la Chapelle-sur-Oudon dans le segréen, Jérôme Fouché est le tout premier éleveur de la région à bénéficier de l'appui financier du fonds de dotation privé "Élevons pour l'avenir", sous forme d'un prêt à taux zéro de 50 000 €.
Ce lundi 25 septembre, le jeune installé de 34 ans, a reçu son chèque de 50000 € en présence des élus locaux, des partenaires, des mécènes. Le fonds "Élevons pour l'avenir" a vu le jour lors du dernier salon de l'agriculture, "mais son histoire remonte à quelques années, en 2017" rappelle son président Sébastien Valteau, lorsque l'interprofession bovine des Pays de la Loire avait créé un fonds régional interprofessionnel dédié à l'installation de nouveaux éleveurs en viande bovine et bouchers, levant à l'époque 500 000 €. Ce fonds de dotation privé créé par Interbev Pays de la Loire, avec l'appui du Conseil régional des Pays de la Loire, de la Chambre d'agriculture, de la FRSEA et JA Pays de la Loire, a été "reconnu d'intérêt général en 2020". "Le constat de départ est que 34% des chefs d'exploitation de la région ont plus de 55 ans, et que si on ne fait rien, d'ici à 2030, c'est 35% d'éleveurs et 40% du cheptel qui auront disparu en Pays de la Loire" exposait Corinne Rufflin, la responsable communication partenariat et mécénat. Le fonds a pour ambition d'accompagner 5 installations en 2023 (une dans chaque département), et de monter en puissance avec 15 en 2024 puis 30 en 2025, ce qui nécessiterait de lever jusqu'à 1,5 million d'euros par an, pour une dotation à hauteur de 50 000 € maximum par dossier.
50 000 €, cela parait peu par rapport à la valeur de reprise de l'exploitation de Jérôme Fouché, estimée à 800000 € hors foncier et maison d'habitation, "mais mis bout à bout, entre la DJA, le prêt Terrena dont j'ai bénéficié également, et le financement apporté par mon père à hauteur de 40%, cela permet de rassurer les partenaires, notamment bancaires" témoigne le jeune éleveur, revenu sur l'exploitation familiale après 10 ans d'une première carrière dans le domaine du tourisme qui l'a vu parcourir le monde. Le déclic, Jérôme et son épouse, l'ont eu à l'arrivée de leur premier enfant : "C'est cette notion de bien-être et la recherche d'un cadre de vie pour élever nos enfants qui nous a décidés". Jérôme a donc repris le chemin de l'école, au CFPPA de Segré où il décroche un BPREA lui permettant de s'installer, dans un premier temps avec son père, Michel, avant le départ à la retraite de ce dernier, prévu fin 2024. "Je serai la 8ème génération de Fouché à être agriculteur !" lance fièrement le jeune homme.
Un prêt et des engagements
"Élevons pour l'avenir" lui a donc accordé un prêt à taux zéro, remboursable sur 10 ans, avec des mensualités faibles au démarrage, à 250 € par mois les 5 premières années. "Cela lui permet un gain d'environ 15 000 € par rapport à un prêt à 4,5%" estime Corinne Rufflin. En contrepartie, l'éleveur s'engage à respecter plusieurs conditions, telles que l'obligation de contractualisation "ce qui oblige à maîtriser ses coûts de production" explique Sébastien Valteau, mais aussi sur le plan environnemental avec un diagnostic carbone Cap2ER, biodiversité, et bien-être animal avec Boviwell. "C'est toutes les valeurs qui guident notre filière bovine" résume-t-il. A cela s'ajoute "l'obligation" d'être suivi par un parrain qui va pouvoir guider le jeune éleveur au départ. Dans le cas de Jérôme Fouché, c'est Cyrille Freulon, éleveur sur la commune voisine d'Erdre-en-Anjou, qui a accepté de tenir ce rôle, travaillant déjà ensemble au sein de la Cuma.
Avis aux mécènes
"Je suis très fier de représenter une filière qui mène ce type de projets" concluait Sébastien Valteau, rebondissant sur les propos élogieux de Lydie Bernard, la présidente de la commission agricole du Conseil régional qui saluait "le dynamisme et l'audace de cette filière bovine, si importante pour le dynamisme économique et rural de notre région". Le fonds en appelle aujourd'hui aux mécènes privés qui souhaiteraient s'engager à ses côtés. Un premier, "les maîtres bouchers du terroir" a initié le mouvement, suivi récemment par le groupement Bovineo. "Un engagement sur le partage de nos valeurs bien sûr, mais qui peut également être un des leviers des politiques RSE des entreprises, au delà de l'intérêt fiscal éventuel" concluait Corinne Rufflin. Qu'on se le dise !