Influenza
« L’État met les éleveurs sur la paille »
Les aviculteurs se sont retrouvés devant la préfecture de Région à Nantes pour exiger le versement du solde des indemnités de la première vague de grippe aviaire… et ne pas subir les mêmes délais pour la deuxième vague.
Les aviculteurs se sont retrouvés devant la préfecture de Région à Nantes pour exiger le versement du solde des indemnités de la première vague de grippe aviaire… et ne pas subir les mêmes délais pour la deuxième vague.
Banderole accrochée aux grilles de la préfecture de région à Nantes : « L’État nous met sur la paille ». Pour joindre le geste à la parole, de la paille a été déposée dans la cour de la représentation locale de l’État. Et quelques œufs ont fusé vers la façade. La colère couve depuis plusieurs mois chez les éleveurs de volailles, durement touchés par la grippe aviaire. Lundi, plusieurs délégations de la région s’étaient données rendez-vous pour réclamer leurs dus, toujours en attente depuis plusieurs semaines. Ils étaient 300 éleveurs de Loire-Atlantique, de Vendée, du Maine-et-Loire, de la Sarthe, de la Mayenne et des Deux-Sèvres à avoir fait le déplacement à l’appel de la FRSEA et des JA Pays de la Loire. « Cette action régionale est un cri d’alarme. Il faut que les dossiers se règlent au plus vite. Même si des choses sont engagées, l’État doit aller plus vite. Nous avons besoin aussi de plus de lisibilité sur le repeuplement. On a aussi une problématique autour de la vaccination. Si on veut être opérationnel cet automne, les vaccins devraient déjà être en commande. Maintenant, il faut tout faire pour que les éleveurs aient envie de repartir », alarme Mickaël Trichet, président de la FRSEA Pays de la Loire.
Première avancée obtenue
À la sortie de l’entrevue de la délégation des représentants FRSEA de la filière avec le Draaf, des avancées ont été obtenues : « Notre première revendication, à savoir le paiement du solde de la première vague, a été entendue. Ils se sont engagés à payer courant mars le solde de indemnités. Concernant la deuxième vague, ils ont noté nos revendications mais rien de concret n’est ressorti. On est toujours sur un accord de principe mais sans confirmation », a listé Christophe Labour, président de la section avicole de la FRSEA Pays de la Loire. Sur la deuxième indemnisation, les arbitrages sont toujours en cours entre les ministères de l’Agriculture et de l’Économie. « Ils nous ont confirmé qu’il n’y aurait pas de coefficient stabilisateur et les enveloppes ne sont pas remises en cause, a complété Jordy Bouancheau, vice-président des JA Pays de Loire. On a tous passé beaucoup de temps à remplir les dossiers. Ils ont tout, alors il faut des procédures simplifiées maintenant. La force de notre réseau, c’est de faire du cas par cas. On va y aller. Si vous voyez des gens en détresse autour de vous, allez voir vos responsables locaux ». Si la profession a montré sa capacité à se mobiliser, chacun était d’accord pour dire que des réponses restent en suspens, à commencer par celle de la vaccination. « On a eu la confirmation que l’État ne bougera pas tant que l’Anses ne se sera pas prononcée. Alors, on va interroger l’Anses », a prévenu Jordy Bouancheau. Le bras de fer est loin d’être terminé.