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Portes ouvertes
L’expérience et l’expérimentation des Trinottières au service des éleveurs

La ferme expérimentale des Trinottières a ouvert ses portes jeudi 30 septembre et vendredi 1er octobre. Au total, près de 1 000 personnes se sont déplacées à Montreuil sur Loir.

“Faire savoir et savoir-faire”. Tel est le leit’motiv de la ferme expérimentale des Trinottières. Les 2 journées de portes ouvertes en sont  le 1er exemple. Cette nouvelle ambition s’inscrit dans le cadre du nouveau projet de la ferme, “Trinosphère”. « Nous souhaitons faire venir davantage les agriculteurs sur notre station », explique Manon Gillier, responsable d’équipe des fermes expérimentales des Trinottières. L’idée étant de proposer des pratiques d’alimentation et d’élevage transposables sur les exploitations.
Ce partage de connaissances se fait déjà grâce au centre de formation Eféa. En plus, les Trinottières souhaiteraient aussi proposer un programme de formations pour les agriculteurs et des visites découvertes auprès de partenaires.
Les travaux d’expérimentation de la ferme laitière sont principalement menés sur l’élevage des génisses et l’alimentation des vaches laitières. Voici quelques retours d’expériences.

Soignez vos génisses
Les soins apportés dans les premiers jours de vie du veau sont essentiels. La ferme préconise de conserver le colostrum lors de la première traite pour ensuite le donner en 2 buvées dès la naissance du veau. Aux Trinottières, la qualité du colostrum est mesurée au réfractomètre. « Un colostrum de qualité doit être supérieur à 27 % de brix », explique Camille Roy, salariée de la ferme expérimentale.
Lors de la phase lactée, la ferme a trouvé une alimentation simple et efficace. « Nous donnons 6 repas de lait par semaine. Tous les jours sauf le dimanche. » En complément, les génisses ont de l’eau, du concentré et des fibres à volonté. Pour réussir cette phase, « il faut donner aux génisses du lait de qualité régulière avec la même quantité de matière grasse. » Les génisses sont sevrées à 8 semaines. Ce plan lacté simplifié et ce sevrage précoce permet d’économiser jusqu’à 150 litres de lait/génisse élevée. Pour 10 veaux, cela représente un gain de temps de 2 à 3 heures/semaine. Selon les études réalisées par la ferme, cette conduite permet d’économiser 30 € par génisse.
Après le sevrage, la ferme ne lésine pas sur l’alimentation des génisses pour obtenir un bon niveau de croissance. Jusqu’à leurs 6 mois, elles sont nourries avec 2,5 kg à 3 kg de concentrés/j en 2 repas aux cornadis. En complément, on leur apporte à volonté du foin de prairie naturelle appétant et fibreux. De l’eau, une pierre de sel et de l’argile bentonite sont à leur disposition. Le but : avoir un GMQ de 1 000 g par jour.

Une ration simple et efficace
Les Trinottières évaluent et comparent depuis des années différents types de ration. Aujourd’hui, la ferme a opté pour une ration hivernale simple pour l’alimentation des vaches laitières : 70 % de maïs ensilage, 3 % de paille, 25 % de tourteau de colza et 1 % de minéral. C’est la ration complète “témoin” sur une grande partie des essais de la ferme. « Cette ration a été testée pendant 7 ans et a fait ses preuves. C’est une ration optimisée avec un bon rapport qualité/prix », constate Julien Jurquet, de l’Idele, chargé du suivi des expérimentations sur la ferme expérimentale. En moyenne, la production de lait est de
9 000 à 9 500 kg de lait/vache.
La station a aussi mesuré la capacité d’ingestion d’une vache tout au long de sa lactation. « Après le vêlage, physiologiquement les vaches, qu’elles soient primipares ou multipares, consomment moins. Il faut attendre 2 à 3 mois pour qu’elles atteignent leur rythme de croisière. » Conclusion : il ne sert à rien de pallier cette baisse d’ingestion en début de lactation puisqu’elle est physiologique.
La ferme a aussi testé l’apport de plus de concentrés dans la ration pour augmenter la production laitière par vache. Les essais ont été menés pendant 3 ans. « Enrichir la ration en énergie et en protéine a permis de produire en moyenne 4,2 kg de lait de plus par jour. Par contre, cela a engendré un coût supplémentaire de 36 euros/1 000 l. Cette stratégie a peu d’intérêt économiquement pour l’éleveur. »

Quel effet du mode de récolte ?
Autre essai présenté : l’impact du mode de récolte du maïs ensilage. La ferme a récolté le maïs de 3 manières différentes : une coupe normale (grains peu touchés, brins courts), une coupe avec des grains pulvérisés et des brins courts et une coupe avec des grains pulvérisés et des brins longs. Résultat à l’auge : « il n’y a aucune différence d’ingestion, de production laitière et de TB et TP... », constate Julien Jurquet.

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