Session Chambre
Produire de l’énergie et faire baisser sa facture
La Chambre d’Agriculture du Maine-et-Loire, qui tenait sa session budgétaire ce lundi 13 janvier, a développé le thème du marché de l’énergie et des leviers d’actions agricoles pour tenter de faire des économies.
La Chambre d’Agriculture du Maine-et-Loire, qui tenait sa session budgétaire ce lundi 13 janvier, a développé le thème du marché de l’énergie et des leviers d’actions agricoles pour tenter de faire des économies.

L’année 2022 aura fait voler bien des repères en matière d’énergie. Ainsi, le marché de gros de l’électricité est-il passé de moins de 60 € le Mwh avant 2021 à 1100 € en août-septembre 2022, avant de retomber depuis le début de l’année 2023. Du fois 10 en 18 mois. Bref, du jamais vu. « On détermine le coût de l’électricité sur les marchés en fonction de la dernière unité de production appelée pour couvrir la demande » explique Jean-François Alix, courtier en énergie. Or ces derniers mois, on a largement fait appel au gaz pour la production d’électricité, qui lui-même a fait du "fois 6" en 18 mois…
Une situation bien évidemment expliquée par les tensions internationales, mais aussi largement en interne par une gestion plutôt chaotique de la production électrique franco-française. « En 2022, notre production d’électricité a été à son plus faible niveau depuis 1992 » pointe Jean-François Alix. Et pour la première fois depuis 1980, « nous sommes devenus importateur net d’électricité, pour une part représentant près de 4 % de notre consommation nationale ». La France paye ainsi doublement ses atermoiements stratégiques sur le nucléaire, qu’elle a quand même réussi à faire entrer dans la « taxonomie verte » à l’échelle de l’Union Européenne, c’est-à-dire une énergie considérée comme « durable » et vers laquelle les investissements pourront être orientés préférentiellement.
« Dans la recherche de ce nouveau mix énergétique, la contribution positive de l’agriculture paraît évidente » pointait le Préfet Ory, présent à la session budgétaire « mais attention toutefois à trouver le bon point d’équilibre » avertissait-il dans la foulée, sous forme de conclusion.
Les leviers de la sobriété
Si un certain nombre d’agriculteurs, de plus en plus nombreux, sont producteurs d’énergie, tous sans exception sont consommateurs. Et la première chose à faire est de « se pencher sur les leviers d’économies et de sobriété » conseille Cécile Hubert, du service énergie économie circulaire de la chambre. Elle invite ainsi les agriculteurs « à essayer de décrypter leurs factures d’électricité pour bien les comprendre ». Identifier l’allure de sa courbe de charge, c’est-à-dire à quels moments on consomme, quels sont les pics journaliers et saisonniers, est pour elle le b.a-ba, la première étape pour mesurer si l’offre est bien adaptée. Viennent ensuite « l’identification des postes énergivores, puis éventuellement l’investissement dans des équipements économes, et enfin, dans des unités de production d’énergie ». Sur ces points, la chambre accompagne les agriculteurs à travers des diagnostiques de performance énergétique.
Autoconsommation
En matière de production d’énergie par les agriculteurs, l’autoconsommation ne représente guère plus du tiers de l’énergie produite par l’agriculteur en centrale photovoltaïque. La session s’est donc interrogée sur la question de l’autoconsommation collective, rendue possible par la loi (dans un rayon de 2 km), mais jusqu’ici peu développée, alors que l’énergie produite par un agriculteur pourrait sans doute être consommée par les quelques foyers voisins qui l’entourent. Une piste à creuser donc, de même que celle du stockage : « Nous attendons beaucoup des technologies de stockage en batteries, pour l’instant aux prémices, pour développer l’autoconsommation » concluait le président de la Chambre régionale, François Beaupère.
A.FRUCHET