Lait
Toujours pas d’accord entre l’entreprise Lactalis et les éleveurs
Nouvelle action, lundi 15 juillet au soir, devant la Maison des agriculteurs et devant le siège de Lactalis, à Laval.
l’attitude de Lactalis.L’action s’est poursuivie tard dans la nuit.
Ils étaient près de 300 agriculteurs, lundi 15 juillet, à Laval, pour exprimer leur ras-le-bol envers Lactalis. L’objectif de la mobilisation est simple : faire respecter les contrats. “L’entreprise doit à la fois appliquer les préconisations du médiateur mais aussi l’accord sur le prix du lait”, explique Dominique Godard, président de l’Association ligérienne des producteurs de lait Lactalis.
Maintien de la pression
Après le blocage devant le siège de Lactalis, la semaine dernière, les producteurs laitiers maintiennent la pression. Parmi eux, une cinquantaine d’agriculteurs du Maine-et-Loire. Dont Dominique Godard : “La semaine dernière, la rencontre entre l’Unell* et la laiterie n’a abouti à rien. Lactalis discute avec les représentants des producteurs mais ne négocie pas. Elle refuse d’augmenter le prix du lait payé aux producteurs. ” L’entreprise propose un prix du lait pour le second semestre 2013 inférieur aux tendances du marché arguant avoir appliqué la hausse préconisée par le médiateur. Une hausse jugée insuffisante par les éleveurs. “Le prix doit tenir compte des indicateurs de l’interprofession”, comme le stipulent les contrats signés entre les producteurs et la laiterie.
“Concrètement, il manque 20 € par 1 000 litres sur les six derniers mois”, explique Samuel Ricou, responsable JA au Louroux-Béconnais. Même si le prix du lait est supérieur à celui payé l’an dernier, “ il faut se battre pour obtenir ce qui nous est dû.” Comme le rappelle le jeune éleveur, “nous sommes dans un système libéral, ces hausses, on y a le droit. Elles nous aideront à faire passer, peut-être, des baisses que nous ne pourrons pas éviter.”
L’action syndicale, soutenue par les organisations de producteurs de Mayenne et des départements limitrophes, a débuté à la Maison de l’agriculture puis s’est terminée tard dans la nuit devant le siège de Lactalis. Avec une vingtaine de tracteurs et des pneus, les agriculteurs ont fait barrage à l’entrée et à la sortie de l’entreprise. “Nous avons montré notre mécontentement. Il faut que Lactalis réagisse le plus vite possible”, souligne Dominique Godard. La hausse est indispensable pour couvrir les coûts de production. “Depuis un an, le coût alimentaire a augmenté de 50 € par tonne de lait”, relate l’éleveur laitier. Sur son exploitation, l’équation est simple. “Je suis dans un système intensif. Pour me dégager un revenu avec le lait, il faudrait que le prix du lait soit supérieur à celui du soja. Aujourd’hui, le prix du soja est à 450 € la tonne.”
Au cours de la soirée, même s’il y a eu un échange téléphonique entre la FDSEA 53 et les responsables Lactalis, ces derniers n’ont pas souhaité rencontrer les responsables syndicaux.
Déterminés, les producteurs laitiers ne s’arrêteront pas là. “Nous voulons maintenir la pression tout au long de l’été”, prévient Samuel Ricou. En mettant en place des actions coup de poing. “Nous allons aussi faire des grandes pancartes avec des slogans comme “Lactalis voleur” que nous installerons sur les grands axes”, précise le responsable JA. Pour sensibiliser le consommateur.
H.R.
* Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis
Lire aussi, en page 2 de l'Anjou agricole du 19 juillet, l’interview d’Alain Cholet, président de la FDL.