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Interview
25 euros pleinement justifiés

Alain Cholet, président de la FDL, commente les récents débats sur le prix du lait.

© AA

La position de la FNPL, dans la négociation du prix du lait a quelque peu été vilipendée par certaines instances. Quelle est votre réaction à ce sujet ?
Alain Cholet : Que ces propos soient tenus par des entreprises privées, cela peut s'entendre même si c’est irresponsable. Mais que cela vienne de certaines coopératives, cela pose question. Et si des interrogations subsistent chez nos adhérents, c'est qu'il nous faut réexpliquer.

Quel est le problème et comment le résoudre ?
Les charges des producteurs sont en forte augmentation et le prix du lait en baisse. L'évolution des marchés laitiers à l’export est positive, mais n’aura une répercussion en France  qu’au 2e semestre 2013 seulement. Parallèlement et une nouvelle fois, contrairement à ce qui se fait par ailleurs en Europe,  la grande distribution française, presque un état dans l'état, refuse la plupart des hausses demandées par les industriels alors que les accords le prévoient.
L'objectif de la FNPL était donc double :  faire appliquer les hausses prévues dans les contrats, quelles que soient les entreprises et leurs marchés, et voir une hausse du prix du lait en avril. Nous avons fait bouger la distribution ; nous avons convaincu la puissance publique de jouer un rôle de médiation pour faciliter le mouvement ; nous l’avons poussé à faire bouger la loi pour rendre les relations commerciales plus équitables entre les intervenants.
Donc, le prix du lait a augmenté de 25 euros au mois d’avril dans bon nombre de laiteries. Et le prix du lait augmentera encore, au minimum de 25 euros, sur l’ensemble de l’année.

Certains disent que vos actions pourraient desservir l'objectif.
Que ce soit clair : nos actions n’empêcheront pas le prix d’augmenter car il varie en fonction de l’évolution des marchés et de par la simple application des contrats. Bien sûr, rien n'est jamais gagné. J'entends bien les réticences, les arguties, les reculades. Mais on peut compter sur la FNPL et la FDL pour poursuivre le combat qu'elles mènent depuis des années, un combat de syndicalisme dynamique et responsable, le seul à même d’apporter les solutions qu’attendent les agriculteurs.

Plus particulièrement sur le dossier Laïta, peut-on parler d'avancées ?
Une rencontre avait lieu mardi soir à Rennes. Les choses frémissent, bougent lentement. Des positionnements sont ambigus et je conçois qu'il ne soit pas facile de les prendre  quand il faut gérer la dichotomie entre plusieurs mandats. Il faut aujourd'hui attendre la décision des conseils d'administration des structures qui composent Laïta. À ce jour, un seul président sur les trois a l'aval de ses administrateurs. Je ne comprendrais pas que les deux autres agissent différemment.

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