Social
Actifs en difficultés : détecter les problèmes le plus tôt possible
L’accompagnement des agriculteurs et des salariés
agricoles a été évoqué à l’assemblée générale de la MSA 49.

Notre maître-mot, c’est anticiper », résume Jean-François Cesbron, président de l’association Aide 49, qui intervient depuis 21 ans auprès des personnes en difficulté. Alors que les problèmes socio-économiques, de santé ou de tous ordres amènent souvent les personnes à un repli sur soi, le défi consiste à déceler le plus tôt possible les situations difficiles, avant qu’elles ne deviennent dramatiques. Pour cela, poursuit Jean-François Cesbron, il faut « être attentif aux difficultés et savoir gagner la confiance. Les choses se font souvent discrètement, dans l’ombre ».
Parfois un seul fait, comme une annuité pas remboursée, un retard de paiement, doit suffire à retenir l’attention des organismes et constituer un signal. À son niveau, Aide essaie de détecter très tôt les difficultés et propose à l’agriculteur une demi-journée d’audit réalisé par le conseiller avec qui il se sent le plus à l’aise. Audit qui débouche sur des solutions à plus ou moins long terme. Jean-François Cesbron a témoigné à l’occasion de l’assemblée générale de la MSA, vendredi 11 juin, ainsi qu’Anne Laurent, qui est responsable de l’action sociale à la MSA de Haute-Normandie (Seine-Maritime et Eure). Dans sa région, une expérimentation originale d’accompagnement a été mise en place depuis 2004, consistant à proposer aux salariés agricoles une semaine dans une autre région. Objectif, rompre avec le quotidien, échanger, découvrir des activités de loisirs. La formule a depuis évolué vers des rencontres une fois par semaine pendant un mois et demi et un séjour de loisirs de trois jours. « C’est très positif pour les salariés qui ont souvent été dévalorisés lors de leur scolarité et de leur recherche d’emploi. On essaie de s’appuyer sur leur capacité à s’adapter aux épreuves de la vie. On aboutit sur des projets de formation, d’insertion… », explique Anne Laurent.
Attitudes taiseuses
Pour les non salariés, les actions de formation en groupe sous forme d’un séjour d’une semaine hors département, ont aussi, d’après Anne Laurent, des résultats très intéressants. Ces actions sont réalisées par la MSA en partenariat avec l’Adaséa, le CER et deux associations. Autant d’initiatives qui visent à sortir les personnes en difficultés de leurs « attitudes taiseuses », comme l’a souligné le psychologue Jean-Charles Heraut. « L’action sociale doit être attentive, aller chercher les gens et être à l’écoute ».
S.H.