Solidarité
Agriculteurs en difficulté : Aide projette d’ouvrir un numéro vert à la rentrée
Avec les crises agricoles, l’activité de l’association Aide
et de ses organismes membres continue à s’accroître.

Au micro, Frédéric Dupuis, directeur de la MSA.
En 2009, 12 études de redressement sont passées en CDOA dans le cadre de la procédure Agridiff. Depuis début 2010, déjà 10 dossiers ont été examinés. Pour faire face à toutes les situations de fragilité, les membres de Aide, réunis mardi en assemblée générale, envisagent de mettre à disposition du public un numéro Vert : « Nous allons étudier cette idée au prochain conseil d’administration pour une mise en place d’un numéro à l’automne probablement », a précisé Jean-
François Cesbron, président de Aide. Il existe bien entendu un numéro de téléphone de l’association basée à la Maison de l’agriculture à Angers, le 02 41 96 75 74. Avec le numéro vert, l’idée est de rendre plus accessible au public l’association Aide.
Travail dans l’ombre
Bien que présente dans le département depuis 21 ans, il semblerait qu’elle ne soit pas suffisamment connue. La communication est apparue comme une de ses priorités. « Aide travaille dans l’ombre, à l’image des gens qu’on accompagne, a souligné Jean-François Cesbron. La difficulté consiste à faire savoir que l’on existe, mais tout en restant modeste et humble ».
Depuis 2007 et la prise en main des dossiers RMI, et maintenant RSA, par la MSA et la Chambre d’agriculture, Aide s’est recentrée sur deux activités principales : la procédure Agridiff et les diagnostics technico-économiques et financiers, démarrés en janvier 2008. En 2009, 48 diagnostics ont été réalisés et 50 autres sont prévus en 2010. Ils visent à détecter le plus précocément possible les situations difficiles.
Aide est constituée de membres associés*, dix organismes jusqu’ici, onze depuis l’adhésion récente du Crédit mutuel d’Anjou. Au cours de l’assemblée générale, chacun d’entre eux a réaffirmé son attachement à des valeurs communes : solidarité, humanisme, mutualisme, et à la mise en place de réponses en partenariat. Ils apprécient ce lieu unique d’échange et de circulation d’information, interface neutre entre les agriculteurs et les organismes. Proches du terrain, ces organismes ont la possibilité, de faire remonter les problèmes. Les Cuma, ainsi, sont un lieu privilégié pour la détection précoce. Les syndicats également, comme l’a souligné Jean-Baptiste Bricart, (FDSEA) : « Il faut anticiper l’écoute, car les cas difficiles se font souvent très discrets. Il faut aussi se méfier de l’effet domino. Les repreneurs d’une exploitation en difficulté se retrouvent quelque temps après en situation difficile à leur tour »…
Parfois les problèmes économiques ou personnels (maladie, deuil…) amènent les personnes à quitter l’agriculture. À l’Adaséa, Catherine Garreau a en charge les formations à la reconversion : « Il est plus facile de parler d’installation que d’arrêt d’activité, a-t-elle souligné. Il est aussi plus facile de dire que l’on est en difficulté quand le contexte économique est difficile que lorsqu’il est favorable ».
S.H.
*Chambre d’agriculture, MSA, Groupama, FDSEA, Adaséa, Terrena, Jeune agriculteurs,
Union des Cuma, Crédit agricole mutuel, Solidarité paysans, Crédit mutuel.