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TERROIR
Agriculteurs et fromagers

Vingt-neuf producteurs de lait du Haut-Anjou se sont lancés dans l’aventure de la transformation. Fabriqués artisanalement, leurs fromages revendiquent la qualité et une identité locale.

Jean-René Pelluau, producteur de lait à Azé et membre de la coopérative des Éleveurs laitiers du Haut-Anjou, et Marie Winckel, chargée de mission de la coopérative, devant la fromagerie. Celle-ci sera inaugurée samedi et ouvrira ses portes au public dimanche.
Jean-René Pelluau, producteur de lait à Azé et membre de la coopérative des Éleveurs laitiers du Haut-Anjou, et Marie Winckel, chargée de mission de la coopérative, devant la fromagerie. Celle-ci sera inaugurée samedi et ouvrira ses portes au public dimanche.
© AA

Àla sortie de Bierné (Mayenne), un bâtiment flambant neuf, recouvert d’un bardage en bois fait la fierté d’une poignée de producteurs de lait de la Mayenne et du Maine-et-Loire. En service depuis le début de l’année, la fromagerie des Éleveurs laitiers du Haut-Anjou va être inaugurée officiellement samedi 25 juin. Le dimanche, elle ouvrira ses portes au public. Les producteurs réunis au sein de la coopérative pourront alors regarder avec satisfaction le chemin parcouru ces dernières années, tout  en gardant à l’esprit les défis qui les attendent aujour-d’hui. Tout a commencé au début des années 90, quand quelques jeunes agriculteurs du canton se regroupent  au sein d’une centrale d’achat. Quelque temps plus tard, ils décident de prendre en main la collecte et la commercialisation de leur lait et s’organisent au sein du GIE Agri Maine. Au début des années 2000, avec la crise du lait, les producteurs commencent à réfléchir à la manière de diversifier leurs activités. L’idée de la transformation fromagère s’est rapidement imposée aux 29 éleveurs du GIE, et dès 2005, les bases du projet sont posées : transformer une partie des 11,5 millions de litres de lait collectés en fromages élaborés artisanalement. “Il y avait une réelle volonté de ne pas sortir du groupe et de faire naître un projet collectivement”, explique Jean-René Pelluau, producteur à Azé (Mayenne). 

La carte du terroir
En collaboration avec Agrocampus, les premières études de marché sont lancées. Dans les étals des grandes surfaces, les agriculteurs constatent qu’il y a peu de fromages identifiés  au terroir et qu’il y a là une place à prendre. “Nous voulions, à travers des produits fabriqués artisanalement,pouvoir nous rapprocher du consommateur”, souligne Jean-René Pelluau. En 2008, deux recettes à partir de lait entier sont mises au point : un fromage à pâte pressée, la Tomme des Closiers – closier signifiant fermier en patois angevin – et un fromage à pâte molle, le Saint-Fiacre, référence à la fête de la Saint-Fiacre à Château-Gonthier. Épaulés par une chargée de mission, les agriculteurs vont tester pendant trois ans leurs fromages auprès des distributeurs. Une fois l’étude financière bouclée en 2009, l’investissement est voté par le GIE qui, au passage, devient la coopérative des Éleveurs laitiers du Haut-Anjou. Le chantier de la fromagerie démarre au printemps 2010. Fin décembre, les deux maîtres  fromagers, recrutés par la coopérative, ont lancé la production. Avec 6 000 litres de tommes par semaine et 2 000 litres de Saint-Fiacre, la production n’en est encore qu’à ses débuts. Mais elle va assez rapidement augmenter pour atteindre 1 million de litres de lait transformé l’an prochain et 2 millions l’année suivante.


Ambassadeurs de leurs fromages
À quelques jours de l’inauguration, Jean-René Pelluau se félicite que le groupe soit toujours animé par la même dynamique. Les éleveurs ont activement participé au chantier et aujourd’hui leurs épouses prêtent aussi main forte pour l’emballage et la préparation de commandes. Des agriculteurs en retraite assurent les livraisons. Et les éleveurs participent à tour de rôle à des animations en grande surface.Car aujourd’hui, ils doivent relever un nouveau défi : faire connaître leurs produits. Un commercial a rejoint l’équipe pour développer le fichier clients qui en compte déjà une centaine sur le Maine-et-Loire, la Mayenne, la Sarthe et l’Ille-et-Vilaine : GMS, restaurateurs, fromagers, restauration collective, etc. Et chaque semaine, les éleveurs se font les ambassadeurs de leurs fromages en allant à la rencontre du consommateur. “Il y a une vraie attente : les gens sont contents de pouvoir discuter avec le producteur”, remarque Jean-René Pelluau, visiblement satisfait de ces échanges. Pour accroître leur notoriété et leur offre, les Éleveurs laitiers du Haut-Anjou envisagent de lancer un nouveau fromage d’ici la fin de l’année. Et il sera bientôt possible de commander son Saint-Fiacre et sa Tomme des Closiers sur internet. 
DELPHINE JÉGO


Plus d’informations sur www.fromageshautanjou.fr

ENVIRONNEMENT

Un projet bien intégré

La fromagerie des Éleveurs laitiers  du Haut-Anjou est un bâtiment éco-responsable : une chaudière bois permet de chauffer l’eau utilisée dans la fabrication des fromages et l’ensemble de l’installation. Le bois déchiqueté qui l’alimente provient des haies des exploitations. Le bâtiment est aussi doté d’un traitement autonome des eaux usées. Le système choisi permet de limiter les odeurs. Dans quelque temps, une saulaie viendra compléter le dispositif.

La fromagerie des Éleveurs Laitiers du Haut-Anjou en chiffres

• 1 000 m2 : surface de l’atelier
• 140 m2 : surface des locaux administratifs
• 500 000 litres de lait transformé : objectif fixé par la coopérative la 1re année
• 2 millions de litres de lait transformé : objectif visé par la coopérative au-delà des deux premières années d’exploitation.
• 1,7 million d’euros : coût total de l’investissement, dont 240 000 euros de parts sociales et 450 000 euros de subventions.

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