Aides Pac : Stéphane Travert tranche pour un transfert du 1er pilier vers le 2e pilier
Stéphane Travert a annoncé le 27 juillet un transfert « à hauteur de 4,2 % des montants des crédits du premier pilier de la Pac vers le second pilier » qui vient s'ajouter au transfert de 3,33% déjà entériné «afin de satisfaire les besoins identifiés sur le pilier II d’ici 2020», selon un communiqué du Ministère. Il s’agit de combler un déficit budgétaire de près d'un milliard d’euros, reconnu comme « une impasse financière » par le ministre lors de son audition à la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, le 26 juillet. Ce transfert a pour but de compléter le budget pour financer les aides bio, les mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) et l'indemnité compensatoire de handicap naturel (ICHN) d’ici 2020 et devait être notifier à Bruxelles avant le 1er août, explique le ministère de l'Agriculture. Mais, ce dernier n'est pas en mesure d'assurer que cette nouvelle disposition soit suffisante pour combler la totalité du trou budgétaire. Pour autant, le gouvernement a annoncé un maintien du paiement redistributif à 10% en 2018.
La FNSEA dénonce « un hold up inacceptable sur les soutiens à l’agriculture »
La FNSEA dénonce dans son communiqué du 27 juillet, « l’ardoise énorme » laissée par Stéphane Le Foll et le précédent gouvernement. « Contrairement aux engagements écrits en 2013 par François Hollande, ils ont sciemment fait l’impasse sur le financement en 2019 et 2020 d’une grande partie des mesures de développement rural », souligne-t-elle dans son communiqué. Le syndicat majoritaire considère que la gestion du 2ème pilier de la Pac entre l’Etat, les Régions et l’Union européenne est devenue « une véritable boîte noire » sur laquelle
« les agriculteurs exigent dorénavant la plus grande transparence ». Le « prélèvement de 4,2 % sur les soutiens directs perçus par les agriculteurs » est « inacceptable quand de nombreux secteurs traversent une crise grave avec des prix de marché qui ne couvrent plus les coûts de production ». C’est un « très mauvais signal à l’heure du lancement des Etats Généraux de l’Alimentation comme des autres chantiers ouverts. Le Gouvernement a une impérieuse obligation de résultats concrets sur les prix payés aux producteurs, la simplification, la fiscalité, le retour à la compétitivité… », conclut la FNSEA.
Les JA dénoncent une «incompétence» et un «amateurisme»
Face à l’annonce de transfert de crédits de 4,2% du premier au second pilier par le gouvernement, les Jeunes agriculteurs ont dénoncé «un choix simpliste» dans un communiqué du 27 juillet. Le syndicat estime que «fuyant ses engagements budgétaires, le gouvernement fait payer aux agriculteurs son incompétence». Comme le syndicat «ne peut se satisfaire de cette décision», il demande à «définir, en concertation avec la profession, un nouvel accompagnement pour en limiter l'impact». Il souligne également «l'amateurisme inacceptable dont font preuve l’État, les gouvernements successifs et les conseils régionaux concernant la gestion des budgets agricoles».
« Les éleveurs laitiers ne sont pas les banquiers du gouvernement » pour la FNPL
«Les éleveurs laitiers ne sont pas et ne seront pas les banquiers de ce gouvernement !» a revendiqué la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), dans un communiqué du 27 juillet, à la suite de l’annonce du transfert financier de 4,2% du premier au second pilier de la Pac par Stéphane Travert. D’après le syndicat, il s’agit d’une «décision politique contreproductive lorsque l’on sait que les éleveurs laitiers seront fortement touchés par ce transfert en contribuant pour un tiers à cette ponction, pour près de 130 millions d’euros». Il dénonce «un empressement incompréhensible» pour des «insuffisances budgétaires» qui «ne seront d’actualité qu’en 2019 et 2020».