Anticiper dès 2022 la future Pac
Exercice de “décorticage” de la future Pac 2023-2027 lors de la session Chambre d'agriculture du Maine-et-Loire, lundi 22 novembre à Angers.
Exercice de “décorticage” de la future Pac 2023-2027 lors de la session Chambre d'agriculture du Maine-et-Loire, lundi 22 novembre à Angers.
« La future Pac entrera en vigueur au 1er janvier 2023. » C’est Nicolas Rouault du Pôle économie et prospective de la Chambre d'agriculture des Pays de la Loire qui a eu la lourde tâche de présenter le Plan stratégique national de la Pac lors de la session Chambre d'agriculture du Maine-et-Loire. Le budget de la future réforme reste relativement stable avec une baisse de 2 % du premier pilier. « Dans les Pays de la Loire, la variation est supérieure à la moyenne nationale puisque le budget baisse de 2,55 %. Cela représente 14 millions d’euros de moins par rapport à l’actuelle Pac », souligne Nicolas Rouault. Dans le Maine-et-Loire, cette baisse représente 4 millions d’euros en moins. Les causes ? « La baisse du budget au niveau national, la convergence à 85 % pour le paiement de base et la mise en place des éco-régimes. »
Récompenser les pratiques favorables à l’environnement
Principal changement de la réforme : les éco-régimes. C’est une nouvelle aide pour récompenser les pratiques favorables à l’environnement. Dotés de 25 % du premier pilier, ils remplacent le paiement vert, dont le montant était lié au DPB (Droit au paiement de base). Deux niveaux de paiement sont prévus selon l’exigence environnementale, le standard, autour de 60 €/ha, et le supérieur, autour de 82 €/ha. Il y aura trois voies d’accès possibles. La première par des pratiques vertueuses pour l’environnement avec la diversité des assolements, le maintien de prairies permanentes et la couverture végétale de l’inter-rang.
2e voie possible : le maintien de la biodiversité avec des infrastructures agro-écologiques (IAE) - « l’équivalent des SIE », précise Nicolas Rouault. Pour bénéficier de l’éco-régime par cette voie-là, les IAE doivent représenter 7 à 10 % de la SAu glabale.
3e et dernière voie : la certification environnementale nationale. « Le bio ou le HVE permettront de bénéficier au niveau supérieur de 82 €/ha. » A cela peut s’ajouter une prime haie (7€/ha). L’agriculteur doit avoir opté pour la voie “pratiques” ou “certification” et avoir au moins 6 % de haies sur sa SAU et disposer d’une certification attestant leur gestion durable (label haies).
Une situation favorable en Pays de la Loire
Pour l’expert économique de la Chambre d’agriculture, « la situation est relativement favorable en Pays de la Loire pour les éco-régimes. Certains systèmes auront besoin d’un accompagnement à l’adaptation en grandes cultures ou granivores soit pour améliorer la diversité de leur assolement soit en vue d’obtenir une certification. »
Christiane Lambert, 1ère vice-présidente de la Chambre consulaire, abonde dans le même sens : « chaque agriculteur doit faire le point sur sa situation au cours de l’année 2022. » Ils doivent identifier les marges de progrès et les adaptations possibles sur leur exploitation. « La Chambre d’agriculture doit les accompagner dans ces démarches mais aussi vers la certification environnementale de leur exploitation. Il faut que tous les agriculteurs puissent bénéficier au moins de ces 60 €/ha. »