Horticulture
Aspirer une culture pour lutter contre les cicadelles
Mardi 15 juin, une rencontre “Alternatives phytos” était organisée au lycée du Fresne, à Ste Gemmes-sur-Loire. Les horticulteurs ont découvert des moyens de piégeage contre les ravageurs.
Mardi 15 juin, une rencontre “Alternatives phytos” était organisée au lycée du Fresne, à Ste Gemmes-sur-Loire. Les horticulteurs ont découvert des moyens de piégeage contre les ravageurs.
« La cicadelle typhlocibine est un ravageur des cultures ornementales. Elle pique les feuilles de la plante pour se nourrir de la sève », explique Benjamin Vachon, conseiller horticole au BHR, lors de la journée alternatives phytos en horticulture. Ces piqûres peuvent engendrer des taches et altérer la qualité esthétique des plantes.
Des dégâts importants
Comme la production ornementale exige un produit “zéro défaut”, traduisant un esthétisme irréprochable, les pertes économiques peuvent être conséquentes pour les horticulteurs. « Avec le changement climatique, ce ravageur se développe de façon permanente depuis une dizaine d’années dans les Pays de la Loire. Et il a élargi son champ d’action. » Aujourd’hui, il n’existe plus de traitement chimique efficace. « Face à cette impasse, les horticulteurs développent des solutions physiques pour arriver à endiguer ce fléau. »
Une méthode reconnue dans d’autres pays
Le lycée du Fresne a testé comme solution un aspirateur à cicadelles attelé à un tracteur pour la production de thym en plein champ. « Ce n’est pas une méthode récente. Elle est beaucoup utilisée aux Etats-Unis », explique Eric Duclaud, directeur de l’exploitation horticole du Fresne. Pour mener l’expérimentation, le lycée a acheté un aspirateur industriel autonome à feuilles mortes. « On passe l’aspirateur au-dessus de la culture de thym pour y aspirer les cicadelles qui s’y trouvent ». Pour cela, l’aspirateur a été sanglé sur une palette qui est déplacée avec la fourche d’un téléscopique. L’engin passe 1 fois par semaine pendant toute la période de vol des cicadelles thyphlocybines : de début avril à mi juin. « Lorsqu’il y a des pics de vol, on passe 2 fois par semaine. » Eric Duclaud estime le débit de chantier à 1 h/ha. « Par contre, il faut être vigilant à la présence des abeilles. En Anjou, on ne peut pas intervenir après 9h30. » Le bricolage maison a fait ses preuves. « Cette méthode est beaucoup plus efficace qu’un insecticide », souligne le directeur de l’exploitation.
La nouvelle serre de l’exploitation du Fresne de 2 500 m2 est équipée de chariots automatisés de stimulation et de piégeage ergonomique (C@sper de la marque Pyrène).
Ce chariot n’assure plus uniquement l’arrosage de la culture. Il permet de pratiquer la thigmomorphogénèse. C’est-à-dire ? La formation de l’architecture des plantes par le toucher. Cette technique permet de limiter l’usage des régulateurs de croissance. Elle est automatisée grâce au chariot. Celui-ci est équipée d’une barre supplémentaire où est installée une bâche plastique coupée en frange. Le chariot pratique des allers-retours dans la serre. La fréquence varie en fonction de la plante cultivée. Autre fonction du chariot : le piégeage des insectes. Sur un autre module du chariot est installée une bande engluée jaune. Au passage du chariot, les insectes sortent de la culture et sont piégés par la bande jaune.