Aller au contenu principal

Caprins
Aux Guérinières, les chèvres ont remplacé les vaches allaitantes

Eleveurs bio de vaches allaitantes et de volailles, Virginie et Cyril Terrien ont créé de toutes pièces, en 2020, un atelier caprin au sein de la Ferme des Guérinières. Le couple s’est beaucoup inspiré des élevages de l’Ouest pour élaborer un outil de travail confortable.

Cyril et Virginie Terrien dans leur chèvrerie auto-construite.
© AA

« Je ne sais plus, on a peut-être visité une trentaine de fermes ? », tente de se souvenir Virginie Terrien. Installés depuis une dizaine d’années au Puy-Saint-Bonnet, Cyril et Virginie Terrien voulaient donner une nouvelle orientation à leur exploitation. Sur leurs terres séchantes, ils n’ont jamais eu les fruits de leur travail en viande bovine, leur production principale à l’origine. « On galérait toujours en trésorerie », résume Virginie Terrien. Les chèvres les intéressaient et ils cherchaient depuis quelque temps à créer un atelier.
En 2018, l’agricultrice s’est trouvée en arrêt de travail, la jambe cassée. Moins présente sur la ferme, elle a pu démarrer les premières démarches pour des devis et ce coup dur a eu l’avantage de « donner un coup de boost à notre projet ». Avant de se lancer tête baissée, le couple est allé voir ce qui se faisait ailleurs : « en parallèle de notre travail, nous sommes partis voir des amis producteurs, nous avons participé à des journées à thème... Sur la fin, on allait voir une ferme par semaine. C’était important pour nous d’observer les techniques des uns et des autres, différents modèles de production », poursuit l’éleveuse. Le couple a alors commencé à dessiner son projet, en partant du potentiel de l’exploitation : « le raisonnement a été de dire : avec 95 ha de terres, combien de chèvres pourrons-nous nourrir ? L’idée était bien de pouvoir rester autonome en alimentation, même en années sèches... On a conclu que l’on pouvait nourrir 350 chèvres. »


Des bâtiments auto-construits
Une fois fixés sur leurs choix techniques, ils ont élaboré eux-mêmes leurs plans, qu’ils ont fait valider par deux éleveurs et par leur conseillère Seenovia. Le montant total de l’investissement ? Autour de 500 000 euros, comprenant les bâtiments d’élevage, un séchoir à foin en bottes, un télescopique. « Excepté la charpente, la toiture, les tableaux électriques, nous avons quasi tout auto-construit. Sans cela, le budget ne serait jamais passé auprès des banques », souligne Virginie Terrien. Les éleveurs ont travaillé avec l’entreprise Roiné, qui leur a fourni les matériaux pour l’auto-construction.
L’ensemble est constitué de trois parties de hauteurs différentes, afin de favoriser la ventilation. Dans la nurserie, l’accent a été mis sur l’isolation pour maintenir une température d’environ 12-14° C minimum : chauffage au bas des murs, isolation en panneaux sandwich au plafond, ventilation à l’aide d’un extracteur. L’isolation par panneaux sandwich représente un surcoût, c’est pour cette raison qu’elle a été réservée pour l’instant, à la partie nurserie : « c’était prioritaire pour nous d’avoir des chevreaux et chevrettes avec les meilleures conditions pour assurer leur croissance ». La chèvrerie pourra être isolée ultérieurement si besoin : « c’est quand même un surcoût de 20 000 euros ».


Une chèvrerie ouverte aux trois quarts
Dans la chèvrerie, la qualité de l’aération a été soignée, avec la mise en place de rideaux latéraux, qui apportent aussi de la clarté au bâtiment. Les trois quarts de la chèvrerie peuvent s’ouvrir. Les panneaux translucides, source de chaleur l’été, ont ainsi pu être évités. Des choix qui ont déjà montré leur efficacité : « nous pratiquons le désaisonnement. Les chèvres mettent bas à partir du 5 septembre et je ne les ai jamais vues l’été en bâtiment avec la gueule ouverte », observe l’éleveuse.
Quant à la salle de traite, elle est située au centre des bâtiments. Les éleveurs ont opté pour une
2 X 32 en sortie automatique, achetée en partie d’occasion. « L’objectif était de ne pas tomber dans des 2 heures-
2 h 30 de traite. On y passe 1 heure à une personne, ou 1 h 30 au pic de lait ».

Une fois la nurserie construite, les chevrettes ont été rentrées, en mars 2020, et les travaux ont été achevés en janvier 2021 pour pouvoir livrer les premiers litres de lait.  La ferme a commencé par une lactation de 18 mois afin de pouvoir passer ensuite en production désaisonnée, pour répondre au souhait de sa laiterie, la Lémance. Celle-ci est adhérente au label Bio Equitable en France, qui exige, notamment,  un minimum de pâturage de 120 jours par an. Les chèvres de Cyril et Virginie Terrien pâturent au printemps et à l’automne, dans les parcelles de colza et d’herbe.

S.H.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

A compter du 1er juillet 2024, le remboursement de la TICPE sur les livraisons de GNR sera directement appliqué en pied de facture. Une victoire syndicale FNSEA-JA qui fait suite aux mobilisations syndicales du début d'année.
Mise en place du tarif réduit du GNR à la pompe

À partir du 1er juillet 2024, les exploitants agricoles bénéficieront directement du remboursement de la TICPE en pied de…

élections législatives
Lettre ouverte de la FDSEA aux candidats aux élections législatives

Madame, Monsieur,

Vous vous êtes portés candidats dans une circonscription du Maine-et-Loire pour les élections…

Les oignons semences sont déchiquetés chez Alexis Girard à Jumelles. Dans le même secteur, l'orage a couché des arbres dans les champs de maïs semences.
La grêle a fait des ravages en Anjou
Un orage de grêle s'est abattu dans certains secteurs du Maine-et-Loire, mercredi 19 juin. Les dégâts sur les cultures annuelles…
L'équipe de Modema Agri a intégré ses nouveaux locaux à Baugé le 1er mars.
Une nouvelle agenceà Baugé

Modema Agri vient d'ouvrir une nouvelle agence à Baugé-en-Anjou. Un projet qui marque une nouvelle étape de la réorganisation…

Le plan loup bientôt activé en Anjou

Le préfet  a décidé d'activer le premier niveau du plan loup dans le département. Une cellule de veille devrait être mise…

La délégation JA Pays de la Loire au congrès national dans la Vienne.
Un rapport d'orientation pour maîtriser l'avenir

C'est dans une ambiance bon enfant qu'a eu lieu la 57e  édition du congrès des Jeunes Agriculteurs à Poitiers (Vienne) du…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois