Carbay Hills : pour la beauté du geste
à Carbay, les flagrances du jardin se mêlent aux effluves de la distillerie. Véronique Biard et Bernard Van Der Schaegh proposent des produits de beauté artisanaux pour amoureux de la nature.
Il y a des lieux qui vous font pousser des ailes, et représentent à eux-mêmes un projet de vie. Pour Bernard Van Der Schaegh et Véronique Biard, c'est ce qui s'est produit lorsqu'ils se sont installés à Carbay en 2014.
Parfumerie artisanale
Avec 5 ha, la question de l'occupation du terrain est devenue primordiale. « Le projet est arrivé en même temps que l'achat du lieu. Soit nous étions jardiniers du dimanche, soit nous extrayions quelque chose de cette terre », détaille Véronique Biard. C'est ainsi que sont nés Les Jardins de Carbay Hills, une parfumerie artisanale, une « manufacture de beauté ». Le choix de la petite quantité, du travail manuel et de la main-mise sur l'entièreté du process font des Jardins de Carbay Hills un écrin de beauté au coeur de l'Anjou Bleu. Toutes les plantes sont cultivées sur place, et les produits issus de produits naturels. Ainsi, on retrouve une plantation de roses de Damas et de Provins, des jardins où se mêlent mélisse, sauge, thym, romarin, lavande, calendula, bleuet ou encore camomille. De quoi révéler les nombreuses vertus des plantes. « Qui a de la sauge dans son jardin ne connaît pas de médecins ! », récite Bernard Van Der Schaegh. Cet ancien PDG d'entreprises dans le Nord de la France estime avoir encore tout à apprendre de la nature. « Tous les jours, je découvre des sciences où les savoirs ont été perdus, comme pour la distillation artisanale », témoigne-t-il. C'est dans les bâtiments du corps de ferme du domaine que séchoir à plantes, distillateur et laboratoire ont pris place. Le rapport d'un kilo de fleurs pour un kilo d'hydrolat est adopté lors de la distillation, le procédé durant environ 2 heures pour 15 kg de matière. « On obtient de la vapeur en chauffant de l'eau à 110°C, puis on récupère les essences à l'état liquide dans une cuve de refroidissement maintenue entre
27 et 33°C », dévoile le passionné de savoirs anciens.
Ateliers de création
Le choix est axé sur la qualité plutôt que sur la quantité. Les plantes des Jardins de Carbay Hills sont utilisées sèches ou fraîches, entrent dans une composition de produits bien-être 100 % naturels et sans transformations agressives. Avec notamment la création d'un parfum exclusif aux Jardins : Fleurs de joie, pour lequel le couple a fait appel à un "nez". En plus de ce parfum, Véronique Biard et Bernard Van Der Schaegh ont créé une large gamme, proposant ainsi du savon, des bougies parfumées, des huiles essentielles ou encore de l'hydrolat. Un hydrolat est un produit aqueux de condensation obtenu après distillation, qui subsiste après l'entraînement à la vapeur d'eau et la séparation de l'huile essentielle. Doté de nombreuses vertus naturelles, les produits des Jardins de Carbay Hills ont attiré l'an dernier une centaine de clients. Pour le moment, le couple ne se rémunère pas, et a un travail à côté. « On a de la chance de pouvoir effectuer cette activité par plaisir, pour le lien avec la nature et la création de beaux produits », témoigne Bernard Van Der Schaegh. « Mais c'est vrai qu'il faudrait qu'on développe le côté commercial, pour améliorer le chiffre d'affaires et la marge », poursuit Véronique Biard. Pour se faire connaître, cette dernière écume les salons de créateurs, et tente de se démarquer. Preuve s'il en est : l'atelier de création de parfum naturel. Accompagné par Véronique Biard, une fois par mois, les clients peuvent venir créer eux-mêmes leurs parfums. Une idée originale, particulièrement efficace pour se faire plaisir ou offrir. La clientèle reste fidèle à cette parfumerie artisanale, se situant à l'opposé des mastodontes du secteur. Une ode à la nature et à la lenteur. « Dans ce monde de consommation, il est important de revenir vers la nature. Le travail manuel, écologique et artisanal est primordial. Avec le changement climatique, nous n'aurons pas le choix que de revenir vers la nature », conclut Bernard Van Der Schaegh.