Festi Élevage
À Chemillé, les éleveurs ont présenté leurs plus beaux spécimens
Les 700 animaux rassemblés sous le Théâtre-foirail ont démontré que, malgré la crise liée aux prix et à la sécheresse, le bonheur peut encore être dans le pré.
Chaque année, on dresse le même contast : le Festival de l’élevage, Festi Élevage pour le désigner désormais sous sa nouvelle dénomination, monte d’un cran. Il pousse les murs. Démonstration en a encore été faite cette année avec 700 animaux et 150 éleveurs sous les 7 300 m2 de chapiteaux du Théâtre-foirail de Chemillé. Une participation record due notamment à la présence du National parthenais avec 54 éleveurs présentant plus de 200 animaux. C’est toujours un public nombreux, d’agriculteurs, mais aussi de consom-mateurs, qui défile dans les travées des chapiteaux. C’est aussi au grand public que Festi Élevage voulait s’adresser pour lui dire et redire le rôle et la place de l’élevage dans le paysage angevin.
Un calendrier déjà bien rempli pour les années à venir
C’est ce qui permet à Jean-Laurent Jubin, le président de Festi Élevage, de souligner la notoriété grandissante de la manifestation et l’habitude, désormais bien établie, d’accueillir des concours. D’ores et déjà, sont prévus un régional caprin en 2011 et un régional Brune ; les charolais ont pris date pour un régional en 2012 ; les rouge des prés patienteront jusqu’en 2013 pour un prochain national et les jersiaises pensent d’ores et déjà à 2014 pour se retrouver en concours sans exclure un congrès européen jersiais entre temps. C’est donc avec confiance que les organisateurs abordent les prochaines années, sans pour autant occulter les difficultés que traverse le monde agricole et en particulier le secteur de l’élevage. « On sait que la crise est là, confiait un éleveur, mais en venant ici, cela permet de ne pas trop y penser ». Les différents intervenants, dimanche matin, à l’heure où les plus représentatifs des animaux de chaque race bovine, caprine et ovine se relayent sur le podium du grand ring, n’ont pas manqué de le rappeler. Une mission d’expertise sécheresse a été diligentée sur le terrain, a indiqué Pascal Gallard, président du pôle élevage, afin de préparer une éventuelle procédure calamités agricoles. « Les conditions atmosphériques font partie des risques inhérents à notre profession », a-t-il indiqué, mais aujourd’hui les conditions du marché ne permettent pas de le supporter. C’est ce qu’ont tenu à rappeler les producteurs de viande bovine, par la voix de Frédéric Pungeot, éleveur de limousines : « Festi Élevage, c’est l’occasion de présenter le meilleur de nos animaux ; c’est aussi une bonne ambiance. Mais c’est également l’occasion de dire qu’une grande partie de la production va mal et que certains sont au bout du rouleau. On a besoin d’une meilleure répartition des marges, et vite, car la sécheresse va finir d’anéantir les trésoreries ».
m. l.-r.