Comme une seconde nature
Le national parthenais 2019 aura lieu du 20 au 22 septembre à Parthenay (79). Deux jeunes éleveurs de Maine-et-Loire, Jérémy Guillemet et Florian Morin, officieront en tant que juges uniques lors de ce concours.
C’est dans leur ADN. Jérémy Guillemet et Florian Morin comparent et évaluent des bovins depuis leur plus jeune âge, même sans le vouloir. L’un à Saint-Hilaire-du-Bois, près de Vihiers, l’autre à Cholet, les deux jeunes hommes sont éleveurs de parthenaises. Du 20 au 22 septembre prochains, à Parthenay (79), en compagnie du Deux-Sévrien Sylvain Bienvenu, ils interviendront en tant que juges au national de la race.
Jérémy Guillemet grandit à Vouvant (85), où son père Michel est éleveur-sélectionneur de parthenaises. Il le suit sur les concours. « Ce qui me plaisait surtout, c’était de me faire un avis avant l’annonce du juge, pour voir si j’étais dans le vrai ou pas », évoque l’agriculteur de 25 ans. Qui se souvient aussi des discussions à n’en plus finir avec le paternel, à propos des forces et faiblesses de chaque animal.
Florian Morin a 27 ans. Ses parents sont engraisseurs de bovins (toutes races) depuis une trentaine d’années. Il dit avoir développé un regard, voire une passion « pour les animaux bien conformés » au fil des concours bouchers auxquels il a assisté adolescent. Mais le « déclic » pour les parthenaises se produit au cours de son stage d’apprentissage de BTS Acse, effectué au Gaec Goudeau à Mazières-en-Gâtine (79). « On passait les week-ends sur les concours, après avoir préparé les bêtes pendant plusieurs semaines. »
En 2017, l’OS parthenais met en place une formation de 2 jours, destinée aux jeunes exploitants souhaitant devenir « juges uniques » bénévoles. Jérémy Guillemet et Florian Morin se portent volontaires. La 1ère promotion compte 15 “élèves”, venus de Maine-et-Loire, de Vendée et des Deux-Sèvres. Chez un agriculteur de Bressuire (79), les futurs évaluateurs sont placés en conditions de concours. « Les bovins étaient dans des cases, puis amenés sur un ring. On a dû les classer, et expliquer notre classement », relate Jérémy Guillemet. La prestation est filmée, puis visionnée en présence d’un coach en communication, « qui met l’accent sur les points à améliorer dans notre présentation, nous rappelle de ne pas parler trop près du micro, etc. ». Les deux éleveurs sont d’accord là-dessus : le plus difficile, c’est d’argumenter son jugement, et de justifier ses arguments avec suffisamment d’autorité. De confiance en soi, aussi.
« Convaincre, ça s’apprend », synthétise Florian Morin, mesurant bien la responsabilité qui lui est confiée. A fortiori devant un public de professionnels, tous juges en puissance.
Depuis, les aspirants angevins ont fait leurs gammes. Notamment sur des départementaux en Mayenne, Deux-Sèvres et Vendée, et au Sommet de l’élevage 2018 pour Jérémy. « On est plus à l’aise à chaque nouvelle échéance », estime ce dernier, qui reconnaît cependant n’avoir eu à juger que des « excellents animaux, qu’on rêverait tous d’emmener en concours ». Alors que Florian admet s’être senti « livré à lui-même », un moment, « seul derrière les bovins ». Au national de Parthenay, les trois juges débutants seront supervisés par un président de jury.