Découvrir une exploitation : la culture sous toutes ses coutures
Une classe de CM2 de l’école Saint-Joseph de Beaupréau a visité mardi les installations du Gaec de l’Égrasseau. Récit d’un après-midi à la découverte d’un milieu pas familier de tous.
Ils sont là, tous assis devant Pascal et Jean-Louis Chevalier, deux des trois cogérants du Gaec de l’Égrasseau, à Beaupréau. Tous avec leur carnet et un stylo en mains. Tous attentifs, ou presque, aux explications. Janine Raimbault, leur enseignante, les recadre à l’occasion. En attendant l’arrivée de cette classe de CM2, de l’école Saint-Joseph de Beaupréau, Jean-Louis Chevalier était un peu anxieux. C’était la première fois qu’il organisait une visite avec des scolaires. « J’espère qu’ils connaissent juste un peu ce qu’est une exploitation. » Quelques minutes, il sera rassuré, quand il entendra notamment un des enfants lui expliquer en détail le fonctionnement d’une machine à traire : « On pose des tuyaux qui tirent sur les pis des vaches et ça fait venir le lait. »
Parler concrètement
Face à ce jeune public, parler concrètement est la règle. Chasser les évidences, ne pas hésiter à illustrer. Une surface de 120 hectares n’est guère parlante. Quand on indique que cela représente plus de 250 terrains de football côte à côte, la métaphore éveille. Plus délicat est le moment où une fillette demande : « Pourquoi vous n’attendez pas que les vaches meurent ? »
« Nous devons les vendre pour vivre. Et toi, tu dois manger de la viande pour vivre. Sans elle, tu ne serais pas ici aujourd’hui », répond Jean-Louis. Le moment de la question-piège est passé… Que les enfants soient rassurés, aucun animal féroce n’est non plus venu attaquer les bêtes à ce jour. La séance de questions terminée, place à la visite. Ah ! Les lapins.
Littéralement subjugués, les treize élèves du groupe conduit par Jean-Louis passeront 45 minutes dans la lapinière, bien plus que la durée envisagée. Qu’importe… Les invitations à caresser les animaux font un tabac. Très attentifs, les élèves remarqueront même un animal décédé en repartant. Les questions qui suivront seront foison. Interrogez un enfant, il sera incollable sur la mise-bas et les portées… Par la suite, l’attention se relâche. La fin de l’après-midi approche… Les élèves éprouvent les difficultés à établir un lien de confiance entre l’homme et l’animal. Pas facile de toucher une vache en s’approchant trop vite d’elle… Un court passage devant le stock d’ensilage et après quelques instants au milieu des vaches, place au bouquet final. On connaissait la ruée vers l’or, il existe dorénavant la ruée vers le maïs. Quelques minutes auparavant, l’autre groupe était reparti du champ en question en portant bien fièrement des épis. Bis repetita, certains en emportant même trois. La clôture électrifiée ? « Enjambée. Comme si elle n’existait pas », sourit Pascal. Cette fois, la journée est terminée. Autour d’un gobelet de chocolat chaud fait maison, voici le temps de la question décisive. « Qui est prêt à travailler dans une exploitation ? », demande Jean-Louis. Douze mains se lèvent instantanément. « C’est bon, les problèmes pour les générations futures sont réglés », s’exclament les frères Chevalier et Janine Raimbault, l’enseignante. Rendez-vous dans quelques années, juste pour vérifier…
Jean-François MATER
Effet de serre et territoires : Journée technique agricole le 23 octobre
Dans le cadre de la 5e édition des Rencontres Effets de serre et territoires, qui se tiennent du 21 au 26 octobre à Beaupréau, des journées techniques sont organisées pour la première fois à l’attention des professionnels, au Centre culturel de la Loge. Le jeudi 23 octobre sera ainsi consacré à la maîtrise de la demande énergétique en agriculture. Accueil à partir de 9 h 45. Le matin : “Agriculture et énergie sur le pays des Mauges - Programme expérimental Planète GES”. “Exploitations agricoles : quelles nouvelles pratiques envisageables ?”. L’après-midi : visite du Gaec de la Barate, à Saint-Christophe-du-Bois (déplacement en car depuis Beaupréau), avec des ateliers sur place : diagnostic planète et adaptations du système de production, commentaire d’une fosse pédologique et TCS (techniques culturales simplifiées). Retour prévu à 16 h 30. Coût du repas : 12 euros. Renseignements et inscriptions auprès du CRDA des Mauges,
tél. 02 41 71 77 20.