Interview
Des relations plus régulières entre syndicalisme et coopération
Alain Cholet, administrateur FNPL, a participé cette semaine au congrès de la FNPL à Verdun.
Le congrès de la FNPL se tenait ce mercredi et ce jeudi, à Verdun. Que peut-on dire de ce dernier congrès d'Henri Brichart ?
Alain Cholet : Les grands sujets du moment ont, bien évidemment, été évoqués par toutes les régions : la Pac et l'environnement bien sûr, mais aussi des considérations autour de la coopération, des organisations de producteurs vis-à-vis des privés, des prix et volumes différenciés et les ouvertures des interprofessions.
Pourquoi une approche particulière des relations avec la coopération ?
Je pense qu'il faut ré-établir des relations plus régulières entre le syndicalisme et la coopération. Sinon, quand les relations se distendent, on est plus dans la méfiance et cela, finalement, nuit à tout le monde surtout quand se profilent des éché-ances aussi importantes que celle de 2015. J'aimerais que les coopérateurs n'aient plus honte d'entretenir des relations avec le syndicalisme. Il faut abandonner la suspicion permanente si on veut avancer ensemble car nos origines et nos objectifs sont communs.
Un terrain d'entente est-il possible sur l'aspect prix- volumes différenciés ?
La coopération a fait un pas en avant mais considère que le syndicalisme ne veut pas de ce système. Sur le sujet, six objectifs ont été définis :
simplifier le système et avoir de la transparence : que le volume B n'ait pas un impact à la baisse sur le prix et qu'il soit tracé.
Le producteur doit être libre de choisir s'il produit ou pas. D'où une nécessaire prévision de production, ce qui peut être très utile, surtout après 2015. Sur cet aspect des volume B, deux pistes à explorer : un engagement sur les marchés à terme, avec contractualisation en prix et en volume entre le transformateur et le producteur. Autre piste : des investissements collectifs pour valoriser ces volumes supplémentaires, ce qui permettra l'auto-contrôle, la transparence et la responsabilité partagée.
Qu'en est-il de l'organisation de la filière ?
Beaucoup de choses ont été dites déjà mais restent à clarifier les relations entre les OP et le syndicalisme. Définir les rôles et les complémentarités de manière à ce que personne n'empiète sur le domaine de l'autre dans les démarches avec les privés. Le syndicalisme, de par les informations dont il dispose, reste un élément fondateur. C'est à lui de former et d'informer les responsables des OP, lesquelles pourront ensuite fédérer le plus largement possible.
Le congrès a, bien sûr, évoqué les ouvertures des interprofessions.
La question ne se pose plus, c'est un fait : la FNSEA a décidé de l'ouverture des interprofessions, suggestion formulée depuis plusieurs mois déjà par Henri Brichart. À chaque interprofession d'activer, main-tenant, son fonctionnement propre, ce qui reste à la
discrétion de chacune d'entre elles.