Diversifier pour mieux régner
Moutons, chèvres, lapins, poules, poulets, abeilles et porcs. Voici la liste de tous les animaux que le Gaec Chantecaille élève. C’est dans le magasin de la ferme, que sont vendus les produits, auxquels il convient d’ajouter des fruits et légumes, issus d’exploitations locales. Pierre-Alexandre Dennemont et son père, René-Paul, ont créé un véritable petit marché au sein de leur exploitation.
Pierre-Alexandre et René-Paul Dennemont se sont tous deux installés en novembre 2018, avec « un rêve en commun ». La vente directe est une des priorités au Gaec Chantecaille. Située au May-sur-Evre, cette exploitation de 85 ha sera labellisée bio l’année prochaine. Lors de la reprise, le troupeau de rouge de l’Ouest a été racheté. « Il y avait un super travail sur la génétique, ce qui permettait une belle valorisation en vue de la vente directe », témoigne Pierre-Alexandre Dennemont. La race est rustique, et le troupeau, d’un effectif de 95 mères, a été adapté pour les besoins de la vente directe. Le jeune homme de 28 ans a toujours travaillé sur les marchés, du moins depuis ses 11 ans. « Sans vente directe, je ne me serais jamais installé en agriculture ».
Si l’exploitation possède différents canaux de commercialisation, le magasin à la ferme est une vraie plus-value. « La multiproduction, c’est l’avenir de l’agriculture. En ayant ce magasin avec une gamme complète, avec de nombreux produits de la ferme, on répond à la problématique de manque de temps du client », confie l’agriculteur. à l’instar d’un magasin de producteurs, le consommateur a l’embarras du choix. Tous les invendus nourrissent les cochons. « Si nous avons préféré faire le magasin à la ferme, c’est justement pour faire venir les gens sur le site ! Cela permet de montrer comment on travaille, et de sensibiliser », détaille Pierre-Alexandre Dennemont.
Des projets pour avancer
Le site du magasin à la ferme a été réhabilité dans une vieille grange. Le confinement a fait tripler le chiffre d’affaires de ce mode de vente encore en développement. « ça a compensé la diminution drastique de nos marchés. On a également pu vendre au Lycée de Pouillé », explique l’agriculteur. Les habitudes de consommation ont été modifiées en faveur de la vente directe durant le confinement, au plus grand bonheur du Gaec Chantecaille. Cependant, l’engouement est retombé aussi vite. « Dès le déconfinement, on est revenu aux bases de février. C’est difficile d’estimer si le confinement aura un effet au-delà. Ici, nous répondons au discours des citoyens. à eux de le mettre en pratique ». Dans les années à venir, Pierre-Alexandre Dennemont et son père souhaitent augmenter la taille du troupeau de rouge de l’Ouest, développer le lait de brebis dans leur laiterie, et donner plus de visibilité à leur magasin. « Il nous faut tout le temps des projets pour avancer. Si je me libère du temps, c’est pour travailler sur un nouveau projet », conclut, passionné, le jeune homme.