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PRODUCTION CAPRINE
Éleveurs caprins : une hausse du prix du lait est indispensable

Depuis le printemps 2007, soit maintenant plus de 5 ans, les périodes d’accalmies ont été bien éphémères.

François Poirier : “Il est urgent de donner un signal fort aux éleveurs dès le dernier trimestre 2012”.
François Poirier : “Il est urgent de donner un signal fort aux éleveurs dès le dernier trimestre 2012”.
© AA

Du côté des producteurs, les éleveurs s’accrochaient à la bonne année 2010 qui leur avait permis d’éponger une partie de la hausse du prix de l’aliment de 2007-2008 mais la reprise exponentielle des charges, conjuguées à la sécheresse 2011, a eu raison des meilleures trésoreries. Pour les jeunes installés entre 2004 et 2008, la situation est d’autant plus préoccupante que les charges de leur système alimentaire étaient inférieures de moitié à celles d’aujourd’hui. Comment supporter du maïs grain à 280 € la tonne ? Pour les plus anciens, la tentation de déprise est forte. L’arrêt de production dans des ateliers “amortis” pour se tourner vers d’autres productions questionne. On sent bien que la concurrence entre productions se fera au détriment de l’élevage.
Du côté de l’aval, la situation est d’autant plus préoccupante que la guerre des parts de marché se fait au détriment  des prix de vente et donc de la valorisation d’un produit pourtant recherché. Comment accepter que notre bûchette soit commercialisée à un prix inférieur à l’Emmental ? Certes, la situation d’une entreprise inquiète, mais le marché du fromage de chèvres est toujours là. Le prix du lait de chèvre est à la hausse en Hollande,
l’Espagne achète du lait français, des entreprises sans collecte pleurent pour trouver des litrages. Alors, comment expliquer une telle stagnation du prix payé aux producteurs ?

Un minimum de 100 €/1 000 litres nécessaire
Pour l’Union caprine, il est urgent de donner un signal fort aux éleveurs dès le dernier trimestre de 2012. Il est indispensable de restituer l’effort de 39 € demandé aux éleveurs en 2010 pour financer les surstocks aujourd’hui écoulés (soit près de 10 000 €/exploitation).
De plus, la répercussion de la hausse des charges doit rapidement s’observer pour oxygéner les trésoreries et redonner du sens au métier de chevrier. Un minimum de 100 €/1 000 litres est nécessaire. Nous en appelons aux industriels pour exiger un prix plancher de 10 €/kg en grande surface… Pour les éleveurs, cela serait un début de lumière au bout du tunnel.

François Poirier, président de l’Union caprine 49
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