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Arboriculture
En septembre, c'est aussi  la récolte des noisettes

Rare en Maine-et-Loire, la noisette s'ajoute au vaste éventail des productions angevines. Reportage chez Laurent Chiron, à Chemillé-en-Anjou (La Salle de Vihiers).

Quelques noisettes précoces avaient déjà été ramassées début septembre, mais le gros de la récolte a commencé cette semaine chez Laurent Chiron, qui exploite 36 ha  de verger à La Salle de Vihiers. Cette production atypique a été introduite par son père, qui a débuté en 1978 avec 8,5 ha de noisetiers. "Ma famille est ici depuis 4 générations, explique Laurent Chiron. Il s'est fait de l'élevage du temps de mon grand-père et de mon père, Joël Chiron. Celui-ci souhaitait cesser le lait et a fait ses premiers essais de plantation de noisetiers dans les années 1970". Passionné lui aussi depuis toujours par ce fruit à coque, Laurent Chiron est entré comme salarié en 2002 sur l'exploitation, avant d'en prendre les rênes en 2008 et de déployer la production encore davantage, grâce à une série de nouvelles plantations. Pratiquant la vente directe, il vient, en 2023, de rejoindre le réseau Bienvenue à la ferme, donnant ainsi un peu plus de visibilité à son activité.

Le fruit devenu majoritaire

Si aujourd'hui, le chiffre d'affaire de l'exploitation provient à 75-80 % de la noisette, Laurent Chiron a gardé également d'autres productions végétales. Il cultive chaque année une vingtaine d'hectares de céréales et entre 20 et 25 hectares de semences fourragères (dactyle). Il a aussi une activité de séchage de semences, en prestation pour d'autres agriculteurs.

Sur 36 ha de vergers de noisettes, 32 ha sont effectivement en production, les autres étant de jeunes vergers qui n'entreront en production que dans plusieurs années. Ces 32 ha fournissent autour de 100 tonnes chaque année, avec des variations dues notamment à un phénomène d'alternance : "l'an dernier nous avons fait 120 t, cette année on devrait en faire 80, mais avec de plus beaux calibres", indique l'arboriculteur. Celui-ci cultive deux variétés à gros fruits, vendus en fruits de table, l'Ennis et la Butler. "80 % de la production part en fruit entier, auprès de la grande distribution et de plusieurs Min", précise-t-il. Des noisettes décortiquées sont par ailleurs vendues auprès de chocolatiers, boulangers-pâtissiers et torréfacteurs (10 % des débouchés). Et deux autres variétés de petits fruits, la Segorbe et la Fertil de Coutard, sont destinées au cassage pour en ressortir l'amande de la noisette et sont, elles, vendues pour l'industrie.

Toute la chaîne maîtrisée

Laurent Chiron a fait le choix d'être producteur indépendant, il maîtrise donc toutes les étapes : production, récolte, puis lavage, séchage, triage, calibrage, conditionnement et livraison. Pour ce faire, il emploie un salarié à temps plein toute l'année, ainsi que deux personnes en CDD pour le conditionnement des fruits et pour la taille, qui nécessite beaucoup de travail : "les arbres, plantés à raison d'un pied par 25 m2, sont taillés en gobelet, on enlève régulièrement le bois plus ancien pour favoriser le bois jeune plus vigoureux, qui donnera de meilleurs fruits. Il faut toujours leur faire faire du jeune bois", explique le producteur en parcourant une parcelle.

L'irrigation, incontournable

En termes d'aléas climatiques, le noisetier est plus résistant que la vigne au gel et peut supporter des températures jusqu'à - 4°C sans dégâts. Mais il n'est pas toujours épargné. Laurent Chiron se souvient de ce jour du 7 avril 2008 où il avait perdu 50 % de ses fruits... Ce qu'il craint le plus aujourd'hui, ce sont surtout "les grosses périodes de canicules sur le long terme. Si l'on a trois semaines de chaud dès juin, passé une certaine température, l'arbre lutte contre la chaleur et le fruit cesse de grossir et l'amande ne se remplit pas". L'irrigation est donc incontournable dans cette production, pour honorer les commandes d'un marché assez stable d'année en année, mais qui exige une certaine qualité de fruit, privilégiant les gros calibres. "On ne peut pas faire sans irrigation, souligne Laurent Chiron, dont le verger est équipé d'un système de goutte-à-goutte alimenté par une réserve d'eau. C'est une irrigation raisonnée. On sonde régulièrement nos bulbes racinaires pour savoir si l'on a besoin d'arroser".

Le balanin et la punaise

La production doit faire face à deux principaux ravageurs, le balanin, insecte qui creuse le fruit et la punaise, apparue plus récemment, qui elle pique le fruit vert et lui donne de l'amertume. La lutte est rendue plus difficile par la rareté des moyens phytosanitaires mis à disposition: "c'est compliqué, nous n'avons plus qu'une molécule pour tout faire". Et il existe peu d'alternatives pour l'instant. En revanche, sur les maladies fongiques, le biocontrôle est de plus en plus utilisé.

A présent, après une campagne plutôt favorable à la noisette, il croise surtout les doigts pour qu'il y ait de belles fenêtres météo sans pluie pour la récolte : "l'eau fait tout coller dans les machines, même 3 ou 5 mm c'est déjà trop pour un ramassage qui se fait au sol !"

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