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Santé
Grâce à l'exosquelette, elle peut continuer son travail dans les vignes

Salariée viticole, Caroline Tourlouse a investi dans un exosquelette Exoviti. Un équipement qui lui a permis de reprendre le travail après une longue interruption.

"Il y a quelques années, je bossais en viticulture et aussi, à cette période, en restauration. J'avais des douleurs, et je ne me suis pas arrêtée à temps. Résultat, je me suis flingué le dos. J'ai dû subir une grosse opération d'une hernie discale", relate Caroline Tourlouse. Cette jeune femme de 28 ans a dû s'arrêter durant un an et demi. Mais elle ne pouvait se résoudre à changer d'activité. "C'est en travaillant dans un restaurant que je me suis intéressée et passionnée pour la viticulture, en découvrant la carte des vins, raconte-t-elle. Je suis allée passer un BTS viti-œno au CFA de Montreuil-Bellay et j'ai été employée dans plusieurs domaines viticoles". L'idée d'une éventuelle installation trotte même dans sa tête depuis un moment. Pas question, donc, de renoncer au travail de la vigne, qui lui tient tant à cœur.

Un investissement de 1 800 euros

Ayant entendu parler des exosquelettes, elle s'est tout simplement renseignée sur internet et ses recherches l'ont menée vers l'Exoviti de la société yonnaise RB3D, dont le lancement commercial a eu lieu en janvier 2023. "Jarny MVS, qui distribue l'Exoviti sur la région, testait ce matériel. Il me l'a prêté, j'ai pu le tester dans différentes situations de travail lorsque j'ai repris mon activité après mon arrêt", explique la jeune femme. C'est d'ailleurs grâce à l'exosquelette qu'elle a pu reprendre, à mi-temps. L'objectif du test était de bien s'assurer de l'efficacité et de la praticité du matériel avant d'investir. Car pour l'Exoviti, Caroline Tourlouse a dû débourser 1 800 euros, de sa poche, le matériel n'étant pas subventionné par la MSA.

Une autre façon de travailler

Sa première impression ? "Une renaissance pour mon dos", résume la salariée, qui utilise désormais Alphonse (c'est le petit nom qu'elle lui donne), au quotidien. "Dans toutes les situations où je suis dans les vignes et où je me penche sur le cep : la taille, le tirage de bois, l'ébourgeonnage, le pliage..." D'un poids inférieur à 2 kg, il s'installe assez aisément, comme un sac à dos, et s'adapte à la morphologie de la personne, pouvant convenir à des utilisateurs entre 1,50 m et 1,95 m. "Cet exosquelette permet de se pencher en avant tout en ayant un soutien au niveau du bas du dos, ce qui fait que l'on ne sent pas les lombaires travailler", explicite Caroline Tourlouse. Il est doté de 4 positionnements réglables, de l'accompagnement léger du dos jusqu'à un soutien maximal.

Un temps d'appropriation a toutefois été nécessaire pour s'accoutumer à cette carapace, qui peut être encombrante par exemple lorsqu'on est très couvert et lorsque l'on porte des outils. Le port d'un exosquelette est contraignant : "c'est une autre façon de travailler qu'il faut apprendre. Il faut revoir ses postures, forcer un peu plus sur ses jambes. Il ne faut pas négliger pour autant de se muscler la ceinture abdominale", souligne l'utilisatrice.

Si, dans son cas particulier, elle l'utilise tous les jours - et que des douleurs persistent malgré tout -, Caroline Tourlouse pense que l'Exoviti peut avoir un rôle préventif intéressant pour certains salariés. La jeune femme regrette que l'aspect prévention santé ne soit pas suffisamment pris en compte dans les parcours de formation : "il y a une sorte de fatalisme qui fait que l'on pense que le travail, de toute façon, fait mal".

 

Au-delà de l'innovation technologique, une réflexion à mener sur les conditions de travail

 

La MSA 49 ne donne pas d'aide financière à l'achat d'exosquelette, faute de recul suffisant sur leur véritable apport en prévention des TMS*. Mais elle propose d'accompagner les potentiels utilisateurs pour la réflexion avant achat. Car au-delà de l'innovation technologique qu'est l'exosquelette, la MSA estime qu'il y a une vraie réflexion à mener. "Parfois, l'exosquelette peut venir interpeller sur une situation de travail qui est perçue comme pénible et pour laquelle aucune autre réflexion n'a été engagée. Que ce soit dans le but de prévenir ou soulager des problèmes de santé, il est important de s'interroger sur son travail et ses conditions de travail avant tout achat afin d'éviter un échec de la démarche", explique ainsi la MSA de Maine-et-Loire, dans un document d'information sur les exosquelettes en viticulture réalisé avec les caisses de Loire-Atlantique-Vendée, Berry-Touraine et Mayenne-Orne-Sarthe.  "Les dispositifs d'assistance passifs ne doivent pas être là pour augmenter la productivité", prévient-elle également.

"L'exosquelette n'est pas un outil miracle. Il est conseillé se se rapprocher d'un médecin du travail, pour vérifier que son port  ne présente pas de contre-indications médicales, et de commencer par exemple par de la location pour faire des essais sur le plus adapté et le mieux toléré", préconise Christelle Guillet, conseillère prévention spécialisée en viticulture à la MSA de Maine-et-Loire.

Plusieurs MSA mènent actuellement des études sur le sujet de l'exosquelette, concernant, notamment, son acceptabilité.

 

*Troubles musculo-squelettiques.

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