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Ils trouvent des alternatives à la paille

Le manque de paille conduit certains agriculteurs à chercher d’autres solutions pour la litière de leurs animaux.

A l’EARL Fifty, du calcaire broyé est disposé sous la paille au fond de la litière des animaux engraissés.
A l’EARL Fifty, du calcaire broyé est disposé sous la paille au fond de la litière des animaux engraissés.
© AA

Economiser la paille de céréales. C’est ce qui pousse de nombreux agriculteurs à utiliser d’autres matières premières pour la litière de leurs animaux. 
« Avec nos 30 hectares de blé et d’orge, nous sommes toujours limités en paille », explique Anthony Daubert, un des associés du Gaec Malibois. « Depuis 2 ans, nous sommes obligés d’acheter 10 à 15 tonnes de paille par an. » Depuis cet hiver, l’exploitation laitière du Sœurdres teste le miscanthus pour la litière des vaches. Du 15 novembre au 15 mars, les laitières sont en bâtiment. Celui-ci est aménagé en aire paillée avec couloir de raclage. La nouvelle litière a été mise en place en février. Les aires étaient couvertes de 25 à 30 cm de brindilles. « Nous en avons acheté 180 m3 auprès d’un fournisseur spécialisé », précise l’agriculteur.

Pouvoir absorbant du miscanthus
La graminée pérenne venue d’Asie est réputée pour son pouvoir absorbant. Cela permet de la laisser en place pendant plusieurs mois. Fini le curage hebdomadaire, apprécie l’éleveur. « On doit juste mélanger la litière 2 fois par jour avec un outil à dent. » Cette tâche quotidienne n’est pas plus contraignante que le paillage effectué à la même fréquence. Anthony Daubert voit aussi dans cette alternative un bon moyen pour réduire le volume du fumier. « Avec la paille, on alimentait la fumière toutes les semaines. à l’automne, cela demande beaucoup d’allers-retours pour emmener au champ. » Le premier essai a montré quelques limites en raison de la météo très humide.
« Comme nous n’avons pas mis assez épais de miscanthus, au bout de 15 jours/3 semaines, la litière n’arrivait plus à absorber. » Pour autant, le Gaec n’a pas constaté davantage de problèmes sanitaires.  Pour remédier ce problème d’absorption, le Gaec prévoit des aménagements dans le bâtiment.
« Nous allons creuser le sol de la stabulation pour augmenter la quantité de miscanthus et pouvoir mieux mélanger la litière. » Pour que la graminée sèche plus facilement, les 2 associés du Gaec ont aussi retiré le bardage du côté Est. L’idée étant que le soleil tape directement sur la litière pour l’aider à sécher. Le Gaec prévoit pour l’année prochaine d’investir d’en 270 m3 d’herbe à éléphant, soit environ 33 t. Son coût ? 190 euros/t. « Le miscanthus doit rester en place pendant 2 mois pour rentabiliser le coût », précise l’agriculteur.

Substituer avec de la paille de colza
Au Gaec des 4 saisons, la paille de colza a remplacé la paille de céréales pour la litière. « Nous ne l’utilisons que pour les génisses qui sont en stabulation libre », précise l’une des associés du Gaec, Katia Mahé. Pour l’exploitation laitière de Mauges-sur-Loire, cette solution est « un bon compromis pour limiter l’achat extérieur de paille. Surtout les années où elle est vendue 110 euros la tonne. » Une partie de la paille de blé est produite sur l’exploitation. « Mais pour couvrir nos besoins, nous étions obligés d’en acheter plus de 40 tonnes. » L’an dernier, sur les
13 ha implantés, le Gaec a récolté 30 tonnes de paille de colza. « La paille est broyée avec la presse de la Cuma. Ensuite, elle est mise en litière avec la pailleuse ». Le rendu ? La litière noircit plus vite « mais les génisses ne sont pas plus sales. » Les agriculteurs ont aussi essayé d’utiliser la paille de colza pour les logettes paillées des vaches laitières. Mais l’essai n’a pas été concluant. « La paille de colza se tasse trop. Ce qui fait que le racleur automatique se coinçait souvent. » Plus dure et plus piquante, la paille de colza ne leur paraît pas adéquate pour la litière des vaches. « On préfère la paille de blé pour leurs mamelles. »

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