Syndicalisme
Jean-Michel Schaeffer, nouveau président du syndicat Jeunes agriculteurs
Au congrès de Perpignan, Jean-Michel Schaeffer a été élu dans la nuit du 8 juin, président de JA. Un alsacien, de 32 ans, qui a vigoureusement plaidé pour une régulation des marchés agricoles.

Ancien vice-président du syndicat, en charge du dossier installation, Jean-Michel Schaeffer est le nouveau président des JA. Aussitôt élu le 8 juin, il a constitué son bureau : son secrétaire général est Christophe Chambon, originaire du Doubs, élu en remplacement de Jérôme Volle, atteint par la limite d’âge. Carole Doré, vice-présidente au bureau de l’ancienne équipe, en charge de la communication et notamment du succès populaire Nature Capitale, à laquelle le ministre Bruno Le Maire a rendu un hommage appuyé le 8 juin lors de son intervention, reste dans la nouvelle équipe au même poste.
Bruno Le Maire a exhorté les jeunes syndicalistes « turbulents, agités… » à « faire entendre leur voix » tout en remerciant chaleureusement William Villeneuve, pour le travail accompli dans une ambiance constructive. « J’ai travaillé avec
William Villeneuve comme je le conçois » a-t-il conclu.
Régulation
Dès ses premiers propos, Jean-Michel Schaeffer est allé droit au fait, celui de la régulation des marchés agricoles : « Il faut mettre en place des mécanismes qui permettent de stabiliser les prix. Les agriculteurs ne peuvent plus faire face à la baisse des prix », a déclaré le nouveau responsable de JA. Jean-Michel Schaeffer a également pour objectif de « conforter et d'améliorer la politique d'aide à l'installation et à l'accompagnement » des nouveaux exploitants. Il a répondu positivement au ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire, venu demander un soutien à son idée de taxe sur l’artificialisation des terres, incluse dans le projet de loi de modernisation.
La taxe sur l’artificialisation des terres est « nécessaire »
« La taxe sur la vente de terrains agricoles nus devenus constructibles et son produit d’environ 40 millions d’euros, affecté à l’installation des jeunes agriculteurs, est nécessaire », a souligné Bruno Le Maire. Venu faire son intervention le premier soir du congrès et non en clôture, pour cause d’examen de la loi de modernisation agricole à l’Assemblée nationale les jours suivants, le ministre a demandé « le soutien » du syndicat jeune sur cette taxe. « J’ai besoin de vos propositions sur les modalités d’affectation de cette taxe », a-t-il expliqué. Le ministre a obtenu « le feu vert des commissions économiques et de développement durable de l’Assemblée nationale », a-t-il annoncé. Mais, « les parlementaires estiment que le dispositif n’est pas assez précis » a prévenu Bruno Le Maire. « Le combat a été difficile », a rappelé le ministre.
« Obtenir une taxe affectée (de Bercy : N.D.L.R.) n’est pas une sinécure » a-t-il ajouté.
L’une des pistes serait d’aider davantage les installations agricoles proches des grandes villes afin de développer les circuits courts, a évoqué le ministre en marge du congrès. Les modalités d’affectation de cette taxe feront l’objet d’amendements, a-t-il conclu.
AGRAPRESSE