Jérôme Despey : « il n’est plus tenable que les viticulteurs ne s’assurent pas »
Après l’épisode de gel important qui a impacté les vignobles français la semaine du 17 avril, le secrétaire général de la FNSEA, Jérôme Despey, dresse un premier bilan et insiste sur la nécessité d’avancer vers un système assurantiel plus incitatif, nécessaire à l’avenir du secteur viticole.
"Nous faisons face à un épisode de grande ampleur, explique Jérôme Despey. Avec un gel de printemps important sur le territoire national. La côte atlantique est plutôt épargnée, mais toute la façade allant du Grand Est au Sud, la Champagne, l’Alsace, la Bourgogne, le Massif Central, le Jura, l’Occitanie, ont été très affectés. Dans les départements de l’Aude et l’Hérault, ce sont plus de 20 000 hectares qui ont été touchés par le gel, soit 20 % du potentiel de production, ce qui est énorme. Pour certains viticulteurs, les pertes vont jusqu’à 100 %. La filière viticole va payer un lourd tribut à cet aléa climatique… Et avec les températures prévues cette semaine, le premier bilan pourrait être alourdi par un nouvel épisode de gel."
"Il n’est plus tenable aujourd’hui que les viticulteurs ne s’assurent pas, car avec la répétition des accidents climatiques, cela conduit à des situations économiques difficiles et à une fragilité pour un certain nombre d’entre eux", affirme le secrétaire général de la FNSEA.
Gel dans les vignobles et vergers : le ministère se prépare à des mesures d’indemnisation
Le ministère de l’Agriculture se prépare à des mesures d’indemnisation des producteurs après le gel de la nuit du 19 au 20 avril dans les vignobles et vergers, indique-t-il dans un communiqué publié le 24 avril. Les pertes de récolte arboricoles pourront être compensées par les calamités agricoles. Dans le secteur viticole, les pertes de récolte ne relèvent pas du régime des calamités agricoles, « mais ce dernier pourra être activé pour les pertes de fonds, si les dommages impactent la récolte 2018 ». De plus, Stéphane Le Foll a demandé aux préfets « de tout mettre en place pour que les exploitants concernés » puissent bénéficier des mesures comme l’accès au chômage partiel pour leurs éventuels salariés, le dégrèvement de la taxe sur le foncier non bâti et le report du paiement des cotisations sociales.