La colère des éleveurs des Basses vallées
« Si les Basses vallées ne sont pas en handicap naturel, c’est à ni rien comprendre ». Les éleveurs qui manifestaient vendredi 23 février avaient du mal à avaler la décision du ministère de l’Agriculture de sortir leur territoire du classement des zones défavorisées, suite à la parution de la nouvelle carte (voir L’Anjou agricole du 23 février). Installée sur la levée de Briollay qui surplombe les prairies inondées par le Loir, une vingtaine d’agriculteurs ont mené une opération de barrage filtrant afin d’alerter les automobilistes de cette décision qui menace ce territoire fragile. Ils ont notamment reçu la visite et le soutien du maire de Briollay, André Marchand. Encore un mince espoir Dans cette dernière mouture de la carte, le ministère n’a retenu que très partiellement le territoire des Basses vallées. Seules 2 ou 3 communes seraient classées mais pour l’instant, difficile de dire lesquelles. Car ce territoire est très particulier : 200 éleveurs entretiennent 6 000 hectares de prairies inondées chaque année. Inacceptable et incompréhensible pour la FDSEA et la Chambre d’agriculture qui travaillent depuis 2 ans au classement de cette zone. Même si les éleveurs veulent encore y croire comme Dominique Lebrun, éleveur à Etriché et membre du bureau de la FDSEA : « il reste un mince espoir pour faire bouger les lignes. On va continuer à se battre et utiliser tous les leviers d’actions possibles car c’est maintenant que ça se joue ». Retour en arrière ? La colère est d’autant plus grande que les Basses vallées reviennent de loin comme en témoigne Michel Perdreau, éleveur à Cheffes-sur-Sarthe : « il y a 30 ans, ces parcelles n’intéressaient personne, seules les peupleraies se développaient. Les éleveurs ont joué le jeu, nous avons collaboré pour leur redonner une entité d’élevage, tout en protégeant la faune. Une telle décision s’apparente à un retour en arrière ».