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Porc
La filière doit s’adapter à un marché en plein bouleversement

“Quels marchés demain et comment s’adapter ?”. Plusieurs acteurs de la filière porcine étaient invités à s’exprimer sur le sujet lors de l’AG du Comité régional porcin, le 24 juin à Angers

De gauche à droite : Boris Duflot (Ifip), François Quenehervé (Feed Alliance), Gérard Chambet (Fleury Michon), Christophe Couroussé (Terrena)
© AA

Pris en étau entre une flambée des matières premières, (proches de 400 €/t pour les céréales, 500 €/t pour les protéines) et un cours, en hausse, mais qui reste insuffisant, le porc est en crise depuis la fin de 2021. Ceci a amené le Comité régional porcin des Pays de la Loire à alerter très tôt les pouvoirs publics. Les plans d’aide obtenus sont « plus que nécessaires », souligne Mickaël Guilloux, président du CRP, mais une hausse des cours est espérée à court terme. Lors de l’AG du CRP, on s’est aussi interrogé sur l’avenir de la production à plus longue échéance. « La production européenne sort d’une période favorable de développement, durant laquelle le marché avait été tiré par les exportations vers les pays tiers, en particulier l’Asie, et un faible niveau d’importation », rappelle Boris Duflot, directeur du pôle économie de l’Ifip.


Tendance baissière des marchés
Mais aujourd’hui, la reconstitution fulgurante du cheptel chinois après l’épisode de fièvre porcine prive, l’Europe d’un important débouché. En même temps, la consommation s’érode, elle évolue vers une demande de produits plus pratiques à utiliser. Quant aux élevages, ils doivent s’adapter à des demandes sociétales de plus en plus prégnantes (environnement, bien-être animal...).  Comment aborder sereinement la suite, en termes de consommation ?
François Quenehervé, président de Feed Alliance, une société de services d’achats ou de vente pour compte de matières premières, se veut assez rassurant : « on continue, à l’échelle mondiale à consommer plus de viande. Mais cette tendance peut se calmer si les prix augmentent ». Invité aussi, Gérard Chambet, directeur général des opérations chez Fleury Michon, confirme la tendance baissière des marchés de la charcuterie depuis 2015 (- 5,5 % sur le jambon, - 10 % sur le lardon) et évoque une consommation de plus en plus “archipelisée” : « on achète en fonction de nos engagements, pour certains cela va être le bien-être animal, pour d’autres les emballages... ».
« Il est difficile de savoir comment évoluera la consommation à moyen et long terme. Actuellement, avec une inflation comme on n’a jamais vécu, on part dans l’inconnu total », avoue Christophe Couroussé, directeur du développement agricole à la coopérative Terrena. à cette incertitude s’ajoute un  « appel du marché sur les protéines végétales ».  
Comment réorganiser l’offre ? Pas toujours facile de concilier les aspirations des consommateurs et les contraintes de la production et de la transformation. Gérard Chambet prend ainsi l’exemple du “sans nitrites”, qui représente 40 à 50 % de l’offre de Fleury Michon aujourd’hui, et qui plaît aux consommateurs. Mais cette stratégie a des contreparties : « les produits sont fragiles bactériologiquement. ça nous demande de revoir le travail avec les abattoirs, de réadapter la transformation, mais aussi en amont d’avoir de très bonnes qualités sanitaires en élevage...».


Bannir la notion de hors-sol
« Il faut être capable d’aller chercher les taux de valorisation le mieux possible », propose Christophe Couroussé, qui cite le succès des saucisses Hénaff, « deux fois plus chères, mais qui marchent »...  Et quid de la valorisation de l’origine France ? « Elle est importante mais pas suffisante », estime le responsable de Fleury Michon. « Il faut pouvoir mettre en avant d’autres aspérités, comme le local  ».
à l’avenir, il faudrait aussi « bannir la notion de hors-sol en porc, propose Christophe Couroussé. Le porc utilise le végétal et lui restitue de la matière ». La clé est peut-être alors dans la réinvention du « lien entre culture et élevage ».  
S.H.

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